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La Suisse ne va pas acheter ses avions de combat avec l’Autriche

La Suisse n'envisage pas un achat commun de nouveaux avions de combat avec l'Autriche (archives). KEYSTONE/EDDY RISCH sda-ats

(Keystone-ATS) La Suisse ne va pas acheter ses futurs avions de combat en commun avec l’Autriche. Le Conseil fédéral est toutefois prêt à une coordination si les deux pays choisissaient le même jet.

L’Autriche envisage de mettre hors service ses Eurofighter Typhoon et d’acquérir un certain nombre d’autres avions de combat. On ne sait toutefois pas encore s’il s’agit de nouveaux avions ou d’avions d’occasion. On ignore également s’il est question d’un achat ou s’il faudra acquérir les avions en leasing, fait valoir le gouvernement dans sa réponse publiée jeudi à une interpellation de Pierre-Alain Fridez (PS/JU).

Pas judicieux

Selon le Conseil fédéral, une acquisition commune d’avions de combat avec l’Autriche ne semble pas judicieuse et occasionnerait des risques importants sur le plan politique, technique et financier. Les exigences militaires des deux pays risquent bien d’être différentes.

Idem des calendriers. Vienne souhaiterait commander ses avions avant 2020, tandis que pour Berne, 2022 est l’échéance envisagée pour la commande de nouveaux avions de combat.

D’après les intentions actuelles des deux pays, la Suisse et l’Autriche n’évalueront pas les mêmes avions. Le lancement d’une acquisition commune diminuerait de manière déterminante la liberté de manoeuvre des deux pays. Enfin, si la Suisse devait renoncer à l’achat, par exemple suite à une votation populaire, cela compromettrait le projet autrichien.

Lors de l’évaluation des avions de combat, le Conseil fédéral tiendra toutefois compte des possibilités de coopérer avec d’autres pays. Une coordination pourrait s’avérer judicieuse si le même jet était acquis.

Huit milliards

Le gouvernement a décidé au début du mois de réserver 8 milliards de francs pour l’achat de nouveaux avions de combat ainsi que pour un nouveau système de défense sol-air. Cinq productions devraient être évaluées.

De ce côté-ci de l’Atlantique, on retrouve le Gripen suédois, le Rafale français et l’européen Eurofighter. S’y ajoutent deux avions américains: le successeur du FA-18, le Super Hornet, et le très cher et très puissant F-35. Des demandes seront formulées l’année prochaine et le choix du Conseil fédéral devrait tomber vers 2020.

Dans sa réponse à une interpellation de Carlo Sommaruga (PS/GE), le gouvernement répète que l’option d’une prolongation de la durée d’utilisation des F/A-18 est à écarter. Il n’est actuellement prévu que d’aller de 5000 à 6000 heures.

Une prolongation de 5000 à 7000 heures coûterait 1,25 milliard, au lieu de 450 millions. Les forces américaines ont en plus renoncé à un tel programme de remise à niveau. Il serait trop risqué pour la Suisse de se lancer seule. Une prolongation à 8000 heures serait encore plus inopportune.

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