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La Suisse s’intéresse au Nagorny-Karabakh

A Bakou, pauvreté et chômage sont le lot de pas mal de gens. Keystone

A Bakou, Micheline Calmy-Rey a réaffirmé le soutien de la Suisse à une solution politique au conflit du Nagorny-Karabakh, entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie.

Vendredi, la ministre suisse des Affaires étrangères a visité, en banlieue de la capitale azerbaïdjanaise, un camp de personnes déplacées. Histoire de prendre mieux conscience de la réalité du terrain.

«Il est dur de voir des personnes vivre dans de telles conditions, a déclaré Micheline Calmy-Rey sur place. Et encore plus dur de comprendre pourquoi elles sont là depuis treize ans».

Ce bidonville existe depuis 1992 et accueille 270 familles chassées de l’enclave que se disputent l’Azerbaïdjan et l’Arménie. La république autoproclamée du Nagorny-Karabakh a fait sécession de l´Azerbaïdjan à l’issue d’un conflit qui a fait près de 25’000 morts et des centaines de milliers de déplacés entre 1988 et 1994.

«Nous allons maintenant en parler avec la Direction du développement et de la coopération (DDC), a promis la ministre. La DDC co-finance déjà trois projets en Azerbaïdjan, qui viennent en aide aux réfugiés et aux personnes déplacées.

Cette visite n’était pas prévue initialement au programme de Micheline Calmy-Rey, mais les autorités de Bakou la lui ont proposée en raison de l’intérêt qu’elle a manifesté pour le conflit du Nagorny-Karabakh.

Soutien au groupe de Minsk

A ses interlocuteurs officiels, la cheffe de la diplomatie suisse a réitéré la position de Berne. En tant que membre de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), la Suisse soutient le groupe de Minsk, au sein duquel les Etats-Unis, la Russie et la France tentent de trouver une solution politique à ce conflit.

La Suisse, qui a déjà organisé par le passé quatre entrevues à Genève entre présidents arménien et azerbaïdjanais, ne joue pas de rôle dans ces discussions. Mais elle est «disposée à faciliter les rencontres entre les deux parties», a répété la ministre.

Et l’Arménie ?

Initialement, Micheline Calmy-Rey aurait aussi dû passer par l’Arménie au cours de ce voyage, mais elle a dû y renoncer en raison de problèmes d’agenda. Ce n’est que partie remise, a assuré la ministre sans donner de date précise. Pour elle, il est «normal de faire la symétrie».

Ce qui n’a pas empêché l’Association Suisse-Arménie de critiquer ce voyage «unilatéral» en Azerbaïdjan. Selon l’organisation, cette visite remet en question le rôle de médiateur de la Suisse dans le Caucase du Sud.

«Nous ne voulons contrarier personne, a répliqué Lars Knuchel, porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Ce voyage démontre au contraire l’intérêt grandissant de la Suisse pour cette région, prise dans son entier».

Accords économiques

Micheline Calmy-Rey avait débuté sa dernière journée dans la capitale azerbaïdjanaise en visitant l’école numéro 23 de Bakou, dans laquelle la DDC a développé conjointement avec l’ONG américaine «Save the children» un programme visant à promouvoir la tolérance chez les enfants.

Jeudi, la cheffe de la diplomatie suisse avait signé avec les autorités d’Azerbaïdjan trois accords bilatéraux de portée économique ainsi qu’une déclaration d’intention en matière migratoire.

swissinfo et les agences

Micheline Calmy-Rey était à Bakou de mercredi à vendredi
Elle y a rencontré le chef de l’Etat et celui du gouvernement, ainsi que les ministres des affaires étrangères et du développement économique.

Les priorités de la coopération suisse au développement dans le Caucase du Sud sont le bon fonctionnement de la démocratie, la promotion de la paix, la gestion durable des ressources naturelles et les programmes humanitaires.

En 2005, l’aide publique suisse à la région a atteint 17,7 millions de francs.

La Suisse représente l’Azerbaïdjan au Fonds monétaire international et à la Banque mondiale.

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