Des perspectives suisses en 10 langues

La Suisse va accueillir 200 migrants venant d’Italie en septembre

Des centaines de migrants sont bloqués près de la gare de Côme. KEYSTONE/TI-PRESS/FRANCESCA AGOSTA sda-ats

(Keystone-ATS) La Suisse va accueillir ces prochaines semaines 200 requérants d’asile en provenance d’Italie. Cette mesure s’inscrit dans le cadre du programme de relocalisation de l’Union européenne, auquel la Suisse participe sur une base volontaire.

Le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) examine actuellement les 200 dossiers. Les demandeurs d’asile arriveront vraisemblablement au mois de septembre, a précisé mercredi Léa Wertheimer, porte-parole du SEM, revenant sur une information diffusée sur les ondes de la radio SRF.

Trente-quatre personnes venues d’Italie ont déjà bénéficié de ce programme. La Suisse s’est engagée à accueillir 900 demandeurs d’asile en provenance d’Italie et 600 de Grèce. Ils obtiennent l’asile ou une admission provisoire dans l’UE trois fois sur quatre en raison de la situation difficile reconnue dans leur pays d’origine.

Et le SEM de mentionner la Syrie, l’Erythrée et l’Irak. Ces personnes suivront une procédure d’asile standard. Quant au choix d’un canton dans lesquels elles seront envoyées, il sera fait selon la clé de répartition habituelle.

Transfert au compte-gouttes

L’UE avait opté pour la réinstallation de 160’000 réfugiés l’été dernier. Mais le projet avance lentement: seuls près de 3000 d’entre eux ont rejoint d’autres pays de l’UE, avait annoncé mi-juillet la Commission européenne.

Le reproche disant que la Suisse joue au bon élève tandis que l’UE traîne des pieds est écarté par le SEM. “Le Conseil fédéral a assuré qu’elle accueillera 1500 réfugiés dans le cadre du programme de relocalisation, elle s’y tiendra”, a dit la porte-parole du SEM.

L’arrivée des migrants choisis ne va pas non plus tout à coup accélérer. De par sa nouveauté, le processus est relativement lent à se mettre en place depuis la décision du Conseil fédéral. Le SEM ne peut pas dire non plus quand les 1300 réfugiés suivants vont arriver, même si le programme fonctionne en continu.

Des milliers de renvois

Ce programme de relocalisation essaie de répondre à une faiblesse du système Dublin. Cette disposition prévoit que le premier pays dans lequel arrive un migrant en devient responsable. Il s’agit souvent de l’Italie ou de la Grèce.

Des milliers de migrants essaient donc de quitter ces deux pays avant d’être enregistrés pour rejoindre d’autres destinations plus au nord. Visant souvent l’Allemagne, ils cherchent ainsi à traverser la Suisse.

En juin dernier, 1008 personnes ont tenté d’entrer illégalement en Allemagne depuis la Suisse et 1065 en juillet, a dit une porte-parole de la police allemande à l’agence de presse dpa. Entre janvier et juillet, 3385 migrants ont franchi la frontière allemande via la Suisse.

Du côté du Tessin, les gardes-frontière suisses ont renvoyé 3500 personnes en Italie au mois de juillet. Le nombre élevé de renvois vers l’Italie, comme le fait de les empêcher de quitter Côme, donnent lieu à de vifs débats ces dernières semaines.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision