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La taxe poubelle en odeur de sainteté

Selon une nouvelle étude fédérale, plus de 80% des personnes soumises à la taxe poubelle y sont favorables.

Reste à savoir si les Vaudois – qui votent dimanche sur son introduction – suivront une pratique déjà largement répandue en Suisse alémanique.

Menée par l’Office fédéral de l’environnement, des forêts et du paysage (OFEFP), cette étude doit tirer un premier bilan sur les effets de la taxe au sac-poubelle.

Selon Hans-Peter Fahrni, responsable du dossier à l’OFEFP, ce rapport sera achevé et publié l’année prochaine. En primeur pour swissinfo, il en donne les premiers résultats.

«Nous avons été très surpris de constater que plus de 80% des personnes soumises à la taxe poubelle y sont favorables», relève Hans-Peter Fahrni.

«Notre étude, ajoute le responsable, montre également que les communes qui ont adopté la taxe au sac poubelle connaissent un meilleur tri des déchets et voient augmenter la quantité de détritus récupérables».

Les conditions du succès

«Mais ce succès dépend fortement des conditions dans lesquelles cette taxe est introduite», souligne Hans-Peter Fahrni.

Autrement dit, la commune qui adopte cette formule doit impérativement offrir à ses administrés un nombre suffisant d’emplacements pour y déposer et y trier ses ordures.

«Il faut également que ces déchèteries soient entretenues par la commune. Sinon, les gens risquent de se démobiliser», ajoute Hans-Peter Fahrni.

«Selon notre enquête, le taux d’acceptation des Suisses dépend également du montant de la taxe au sac poubelle», souligne le responsable de la division déchets à l’OFEFP.

A l’entendre, cette taxe ne devrait pas dépasser les deux francs par sac de 35 litres. Le bilan écologique de la taxe poubelle semble donc largement positif, selon l’OFEFP.

Les choix variés de la Suisse romande

Pourtant, la Suisse romande demeure réticente à l’introduction de cette taxe. Mais à des degrés divers.

Ainsi, dans le canton de Fribourg, le prélèvement d’une taxe est obligatoire dont la moitié au moins est proportionnelle à la quantité de déchets produits.

En Valais, les communes alémaniques ont adopté la taxe poubelle. Alors que les communes francophones financent l’élimination des déchets par l’impôt.

Neuchâtel a retenu le principe d’une taxe forfaitaire par ménage. Les autorités genevoises, elles, tentent d’inciter la population au recyclage des déchets, sans taxe poubelle.

Le peuple jurassien, lui, a refusé l’introduction d’une telle taxe acceptée, pourtant par son parlement.

Un principe inscrit dans la loi

Dimanche, il revient aux Vaudois de se prononcer sur la question. La loi sur la gestion des déchets soumise au vote impose le principe d’une taxe.

Mais elle laisse aux communes la liberté de choisir entre une taxe au sac et une taxe forfaitaire.

Quelle que soit l’issue du vote, Hans-Peter Fahrni est persuadé que l’ensemble de la Suisse finira, tôt ou tard, par adopter l’une ou l’autre de ces taxes.

«C’est le parlement suisse, rappelle-t-il, qui a voulu inscrire dans la loi le principe du pollueur payeur».

swissinfo/Frédéric Burnand à Genève

La taxe poubelle traduit dans les faits le principe du pollueur-payeur inscrit dans la législation fédérale.
Elle consiste en une taxe de quelques francs par sac-poubelle.
Elle contribue à financer l’élimination des déchets ménagés.
Elle incite les consommateurs à trier et à recycler leurs déchets.
Elle touche actuellement 67% des Suisses.

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