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Le 14 juin placé sous la devise “Salaire. Temps. Respect”

La grève des femmes sera placée sous la devise "Salaire.Temps. Respect". KEYSTONE/ADRIEN PERRITAZ sda-ats

(Keystone-ATS) Le 14 juin, la Suisse sera rappelée à l’ordre en matière d’égalité entre hommes et femmes. L’Union syndicale suisse (USS) a placé la grève des femmes sous la devise “Salaire. Temps. Respect”. Trois axes de revendications pour enfin obtenir la fin des discriminations.

L’égalité entre hommes et femmes est inscrite dans la Constitution suisse depuis 1981. Pourtant, les salaires de femmes restent de près de 20% inférieurs à ceux des hommes. Concrètement, le manque à gagner s’élève à 660 francs par mois en moyenne pour l’unique raison d’être une femme.

Sur l’année, ce sont 10 milliards de francs de moins pour le même travail et la même performance, a indiqué lundi devant la presse Vania Alleva, vice-présidente de l’USS. Les raisons de cette discrimination sont connues: le travail des femmes est souvent moins valorisé et les possibilités de carrière sont souvent freinées en raison de la maternité.

Conséquences, 53% des femmes ont un salaire net de moins de 4000 francs par mois et environ 70% touchent moins de 5000 francs. En outre, cette discrimination dure toute la vie puisque les femmes touchent actuellement une rente vieillesse réduite de plus d’un tiers. Comme environ 40% de l’écart salarial ne peut être expliqué, l’USS a des revendications bien précises pour le 14 juin.

Salaire

La faîtière syndicale demande un salaire minimum de 4000 francs par mois pour tout le monde et des conventions collectives de travail (CCT) qui couvrent les branches à forte proportion féminine. “Nous voulons des salaires et des taux d’occupation qui permettent de gagner décemment sa vie”, ont insisté les femmes syndicalistes.

Plus d’argent, c’est en finir avec des situations de précarité financière qui forcent certaines à devoir assumer plusieurs mini-jobs parallèles, du harcèlement et des violences sexistes. L’USS exige aussi que la loi révisée sur l’égalité soit mise en oeuvre au plus vite. Celle-ci, adoptée en décembre, rend l’analyse de l’égalité des salaires obligatoire pour les entreprises occupant au moins 100 personnes.

Temps

La faîtière syndicale veut en outre des investissements dans les crèches, les écoles à horaire continu, les soins à domicile et la prise en charge d’adultes ayant besoin de soins et d’assistance. Il s’agit de décharger les femmes du travail non rémunéré et de mieux concilier vie familiale et vie professionnelle.

Parmi les autres revendications pour plus de temps figurent le plein temps réduit à 30-35 heures hebdomadaires ou le congé paternité d’au moins huit semaines et le congé maternité d’au moins 18 semaines et la répartition égale d’un congé parental d’au moins 24 semaines. “Nous rejetons également le travail sur appel et la disponibilité permanente”, a souligné Vania Alleva.

Respect

Enfin, l’USS revendique le respect. Les syndicats veulent une protection étendue contre le licenciement en cas de maternité, la tolérance zéro en cas de violence à l’égard des femmes, la prévention efficace contre le harcèlement et l’allègement du fardeau de la preuve en cas de harcèlement sexuel.

Les préparatifs de la grève du 14 juin vont bon train. Une trentaine de collectifs de grève locaux et régionaux sont prévus: Genève, Vaud, Valais, Jura, Neuchâtel, Fribourg, Grisons, Tessin, Schaffhouse, Zurich, Berne, Glaris, Schwyz, St. Gall, Nyon et Lucerne pour les plus importants.

A ces collectifs locaux s’ajoutent des groupes centrés autour de thématiques spécifiques comme la formation et les hautes écoles, les soins, les femmes catholiques, les journalistes, etc. La grève se veut décentralisée afin de porter les revendications des femmes partout où elles travaillent et où elles vivent, écrit l’USS.

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