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Le fédéralisme, une notion vague pour un tiers des Suisses

Le fédéralisme, une notion souvent mal comprise des Suisses (photo prétexte) KEYSTONE/GAETAN BALLY sda-ats

(Keystone-ATS) Pour 35% de la population, le fédéralisme est une notion assez vague. Et moins de la moitié des gens se disent attachés à ce système. C’est le résultat inquiétant d’un sondage commandé en vue de la conférence nationale les 26 et 27 octobre à Montreux (VD).

Intitulée “La Suisse sera-t-elle encore fédéraliste dans 50 ans?”, la 5e conférence sur le fédéralisme entend faire le point sur la question. Ce pays, considéré comme le pays le plus fédéralisé du monde, fait face à des tendances centralisatrices. Or le fédéralisme évolue et change dans la perception des gens.

Selon un sondage MIS Trend, réalisé auprès de 500 “leaders d’opinion” et 1200 personnes au début de l’année et partiellement dévoilé lundi à Berne, l’importance du fédéralisme suisse est très relative: dans le grand public, seuls 45% se disent très attachés ou attachés au système, contre 81% des décideurs.

Les Tessinois sont les plus fervents fédéralistes (38%), suivis des Romands (31%) et des Alémaniques (21%). Les jeunes (37%) y sont moins attachés que les seniors de plus de 60 ans (57%). Plus les gens sont formés, plus ils y tiennent.

Très peu de changements souhaités

Interrogés sur le sens qu’ils donnent au fédéralisme et à ses institutions, les sondés montrent des connaissances très variables. Pour 7% du grand public, le fédéralisme est une notion “très vague” tandis que 28% se contentent d’un “assez vague”. Chez les leaders, seuls 4% au total ont une notion peu claire du système.

Malgré leurs connaissances parfois lacunaires, les Suisses semblent s’accommoder de la situation actuelle. Ils sont 72% dans le grand public à estimer que le système ne doit pas subir de changements, ou alors de simples aménagements. Chez les leaders d’opinion, cette proportion s’élève à 87%. Les Alémaniques marquent un plus grand attachement à ne rien changer que les latins.

Ce n’est qu’un extrait du sondage sur la perception du fédéralisme par la population et les décideurs. Les résultats complets du sondage seront présentés lors de la conférence d’octobre. Mais ces résultats démontrent la nécessité de mieux expliquer le système, ses mécanismes, ses avantages mais aussi les limites d’une organisation non centralisée.

Enjeux internationaux

La Suisse a hérité de 700 ans de fédéralisme. Aujourd’hui, les cantons sont confrontés à des enjeux complexes d’ordre économique, , climatique ou sécuritaire influencés par des évolutions internationales. Les cantons ont-ils la compétence et les moyens de faire face ou faut-il revoir la répartition des tâches? Une étude des cantons atteste de la difficulté à résister.

La conférence de Montreux évoquera l’avenir de la décentralisation en Suisse, le rapport entre cantons et communes et les expériences à l’étranger. Plus de 300 personnes sont attendues, parmi lesquelles la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga, le conseiller d’Etat Pierre Maudet ou le syndic de Lausanne Grégoire Junod.

La conférence nationale sur le fédéralisme a été introduite il y a près de 15 ans par les cantons, le Conseil fédéral et le Conseil des Etats. Elle a lieu tous les 3 ans.

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