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Le hockey fait à nouveau recette à Genève

Boris Leimgruber (à droite) et son équipe ont battu Bienne, ce mardi. Keystone Archive

Après une longue traversée du désert, le hockey renaît de ses cendres à Genève. L'arrivée du groupe américain Anschutz tient toutes ses promesses.

Jamais une équipe n’avait autant écrasé le reste du peloton en Ligue nationale B. Leader impérial avec huit points d’avance sur son dauphin, La Chaux-de-Fonds, Genève-Servette se ballade depuis le début de la saison dans une ligue où il n’a plus rien à faire.

«Les Servettiens ne jouent pas dans la bonne ligue. Au vu de ce qu’ils montrent match après match, ils ont déjà le niveau de LNA.» Semaine après semaine, le verdict des techniciens et joueurs de Suisse est unanime: Ge/Servette est à l’étroit en LNB.

Absent de l’élite depuis 1975, Ge/Servette devra conquérir sur la glace le titre de champion de LNB, puis se défaire dans un barrage du cancre de LNA. Pas une mince affaire. Mais les instances dirigeantes se sont données, avec un budget de 5,8 millions de francs (soit au moins le double de tous les autres clubs!), les moyens de leurs ambitions. Le fruit d’une stratégie mise en place par un groupe rompu à ce genre d’exercice et fort d’une certaine expérience.

Objectifs clairs

C’est le président de la SA de Genève-Servette, Marco Torriani, qui est à l’origine de la venue du groupe Anschutz au bout du lac Léman. «J’ai approché le groupe américain à deux reprises, lâche-t-il. La première fois, sans succès. Mais ils ont accepté de réfléchir lors de la seconde approche.»

Le contrat fut signé en juin 2000: le groupe Anschutz devenait le seul propriétaire de Genève-Servette. Il annonçait immédiatement la couleur: prendre ses marques lors de la première saison (2000/2001), viser clairement la promotion en 2001/2002.

Pour y parvenir, «Anschutz Entertainment Group» (AEG) – la division qui chapeaute depuis Los Angeles toutes les activités sportives et de divertissement de l’empire – a doté le club de véritables structures professionnelles, de nombreux responsables administratifs et sportifs.

Le groupe a aussi recruté un entraîneur qui avait fait ses preuves aux London Knights, eux aussi membres de la famille Anschutz. Son nom: Chris McSorley, Canadien, qui peut s’appuyer sur des joueurs confirmés qui font pâlir de jalousie de nombreuses phalanges de LNA. Tels Philippe Bozon, Igor Fedulov, Dino Kessler, Pascal Schaller ou Gaëtan Voisard.

Mais Chris McSorley est bien loin d’être seul. Il peut compter sur les services de Chris Reynolds, un autre Canadien, responsable technique des six équipes européennes du groupe. Son bureau central se situe à Genève.

A Londres, un ancien basketteur allemand, Detlef Kornett, est le président d’AEG Europe et définit la politique générale. Une très grosse machine qui a déjà fait ses preuves là où le groupe s’est engagé sur le continent. En République tchèque (Sparta Prague), en Allemagne (München Barons, Eisbären Berlin) et en Angleterre (London Knights), le titre national a été raflé au moins une fois.

Jonathan Hirsch

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