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Le patron de BP Suisse ne voit pas la demande de diesel s’écrouler

En Suisse, les magasins accolés aux stations-service BP génèrent plus d'activité que la vente de carburants (archives). KEYSTONE/GAETAN BALLY sda-ats

(Keystone-ATS) Martin Thomsen, patron du groupe pétrolier britannique BP en Suisse depuis juillet dernier, ne voit pas la demande de diesel s’effondrer. Il attend tout au plus une évolution de ce marché, mais aucune révolution.

“La demande de diesel se stabilise, notamment en raison de l’arrivée de nouveaux moteurs à essence, qui deviennent aussi économes que les diesel”, explique Martin Thomsen dans une interview publiée jeudi par 24 Heures et la Tribune de Genève.

Le responsable des activités de BP en Suisse, âgé de 46 ans, y voit en outre une bonne nouvelle pour les raffineries du groupe en Europe. Celles-ci doivent jusqu’à présent expédier outre-Atlantique l’essence qui leur reste sur les bras.

“Les politiques avancent des agendas ambitieux, mais ils ne peuvent pas s’affranchir du dilemme énergétique”, estime également le dirigeant. Les Etats se sont certes engagés à réduire leurs émissions de CO2 lors de la COP21, “mais aucun ne veut que son économie prenne le chemin de la décroissance”, relève-t-il.

Pas encore de bornes

Trop lentes, les bornes de recharge électriques actuelles n’ont pas encore de raison de faire partie de l’activité de BP, explique par ailleurs M. Thomsen. Le groupe pétrolier sera toutefois intéressé en cas de changement à l’avenir, son métier “restant de fournir de l’énergie à ses clients lors de leurs déplacements”.

Le dirigeant de nationalité brésilienne et allemande estime en outre que les transports dépendront encore très longtemps des carburants fossiles. “Et quand ce sera moins le cas, les automobilistes continueront de s’arrêter sur la route, dans le réseau de fourniture d’énergie déjà construit”.

Pas de fermetures

Interrogé sur les stations-service proches de la frontière, souffrant de l’appréciation du franc face à l’euro, Martin Thomsen indique que des fermetures ne sont pas à l’ordre du jour. “Ne serait-ce qu’en raison de notre stratégie qui vise à maintenir, au niveau européen, un certain maillage sur lequel peut compter notre clientèle d’entreprises disposant de cartes de carburant”.

En Suisse, le groupe britannique bénéficie en outre d’une bonne intégration du transport et de la vente finale, qui lui permet de retenir un peu plus des marges “ultraserrées” du secteur. “L’autre raison cruciale de notre présence reste le succès que rencontrent les magasins accolés aux stations-service, qui génèrent plus d’activité que la vente de carburants”, relève encore M. Thomsen.

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