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Le terrible secret d’Edgar Makine

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«Le crépuscule d'un géant», publié aux Editions Mon Village, vous emmène à New York, dans le sillage d'un étrange professeur de Columbia. Un polar signé Luc Gonin qu'à lu Rolf Kesselring.

L’auteur se nomme Luc Gonin. Il est jeune, plein d’imagination et d’envies. Il vient de faire paraître un roman aux Éditions Mon Village, maison très active en Suisse romande et qui est dirigée par le souriant Jean-Claude Piguet.

C’est l’argumentaire avant parution qui a piqué ma curiosité. On annonçait un thriller plein de suspens. Comme ce n’est pas une chose si courante dans l’édition de Romandie, j’ai eu envie de voir de quoi il s’agissait.

Le jour où le camion déchargeait les volumes, j’étais présent. J’eus le plaisir de me trouver en présence de l’auteur et de pouvoir lire son émotion au moment où l’éditeur lui mit en main le premier exemplaire.

Je sais, par expérience, que cet instant est toujours une petite seconde d’éternité pour l’un comme pour l’autre.

Un auteur singulier et prometteur

Âgé d’à peine 27 ans, Luc Gonin est à l’image des jeunes gens de sa génération, nomade et plein d’ambitions diverses. Il a étudié le droit constitutionnel de Paris à New-York, sans oublier la Suisse, et vit actuellement à Bienne.

C’est dans cette cité qu’il rédige un doctorat et écrit ses ouvrages. En conversant avec lui, le matin de l’arrivée de son roman, j’appris aussi qu’il aimait le sport (athlétisme, pentathlon, etc.), que la musique (en particulier le jazz des années 60) ne le laissait pas indifférent et que ses auteurs de référence pouvaient aller de Victor Hugo à Paul Auster, de Saint-Exupéry à Julien Gracq, sans oublier un écrivain hongrois du nom de Maraï Sandor.

Celui-là, je l’ignorais. Je lui ai parlé, en retour, d’un oublié du monde littéraire, un Italien nommé Gian Dàuli (qui s’appelait en réalité Giuseppe Ugo Nalato) décédé en 1945 pour un roman étonnant intitulé «La Roue», sans passer sous silence son exceptionnel «Magie blanche». Il parut intéressé.

Conversation mondaine à Sainte-Croix

Tout en discutant chez l’éditeur, attablés devant un café, il raconta sa vie à New-York en 2006. Séduit par l’atmosphère de Big Apple, il étudiait alors à l’université de Columbia. Puis, il s’épancha sur Paris, ville empoisonnante, séduisante et inoubliable pour tous ceux qui y vécurent. Pour lui comme pour moi, la valse des souvenirs tournait comme un manège fou et nostalgique.

Surprise, alors que l’inévitable question était: «Depuis quand avez-vous contracté ce besoin d’écrire?» Je venais de remarquer en déchiffrant les pages de garde qu’il avait déjà deux ouvrages à son actif, avant de proposer ce «New-York: le crépuscule d’un géant».

C’est à cet instant qu’il m’avoua avoir, avant ces trois-là, été l’auteur d’une tragédie musicale qui avait été créée à la Tour-de-Peilz, avec la complicité d’ une vingtaine de comédiens, de chanteurs et de danseurs! Le titre? «Une part de soi». Luc Gonin, avec un petit sourire, reconnaît: «Ce n’était pas un très bon titre…»

Suspens, vous avez dit suspens?

Tous les ingrédients pour attirer le lecteur et le prendre au piège semblent présents dès les premières pages. Par petites touches presque insignifiantes, l’auteur fait apparaître toute une galerie de personnages qui apparemment n’ont rien à voir les uns avec les autres.

Chapitres courts, coupures abruptes, nous sommes dans la tendance récente de l’écriture «à l’américaine». Cette technique ajoute à l’attirance, à la séduction, du lecteur potentiel. Il s’agit de le prendre au piège, de ne plus le laisser s’échapper, de l’hypnotiser. Et cela marche. Le lecteur est tenu en haleine.

Dès le premier chapitre, le lecteur rencontre Frank, le Suisse qui se rend à New York pour la première fois. Ensuite se dessine ce gamin passionné de football (on dit «soccer», là-bas) qui court après son ballon dans les bas-fonds de Harlem. Il s’appelle John et il rêve à une carrière grandiose.

Il y aura aussi Dennis, de Brooklin, un acrobate déjanté, sans oublier la belle Svetlana, ukrainienne travaillant à l’ONU et qui, dans le métro, découvre deux hommes qui parlent sa langue maternelle. Elle comprend ce qu’il se disent. C’est une conversation très étrange…

Le terrible secret d’Edgar Makine

Parmi tous ces protagonistes, celui dont on parle d’une façon vague, diffuse, allusive, mais constante, au début du roman est le pivot central de toute cette histoire. Il faut déchiffrer une cinquantaine de pages pour le voir apparaître enfin. Il se nomme Edgar Makine.

C’est un vieux professeur de la célèbre Columbia Law School de New-York. Il est renommé, respecté par ses pairs, peut-être craint aussi. Peu à peu, au fil des pages le lecteur, intrigué, comprends qu’il détient un terrible secret qui pourrait bouleverser l’existence des habitants de toute notre planète. Le secret de notre étrange professeur devient de plus en plus présent. Il relie mystérieusement toute la cohorte de personnages que l’auteur nous décrit. Cela intrigue, cela nous inquiète…

Mais, me direz-vous quel est ce fantastique secret? Ne comptez pas sur moi pour vous le révéler! N’oubliez pas qu’il en va du sort de notre monde et de nos vies à tous.

Rolf Kesselring, swissinfo.ch

Broye. Luc Gonin est né en 1982, dans la Broye vaudoise.

Droit. Scolarité à Bienne, puis études de droit à Berne et à Neuchâtel. Il passera ensuite brièvement par Columbia (New York), avant de travailler comme assistant en droit constitutionnel à l’Université de Genève (2006-2008).

Paris. De 2008 à 2009, il bénéficie d’une bourse du Fonds National Suisse pour étudier à l’Université de Panthéon-Assas (Paris II) dans le cadre de son doctorat.

Nouvelles. Côté littérature, c’est en 2004 que son premier recueil de nouvelles est publié par les Editions Mon Village.

Romans. Son premier roman, «Concerti Infinis», paraît aux mêmes Editions en septembre 2006. Son deuxième roman, «Le crépuscule d’un géant», inspiré du séjour new-yorkais de l’auteur paraît en septembre 2009.

Vent. Luc Gonin joue de la flûte traversière et du saxophone.

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