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Le Tour de Romandie ne va pas mourir

Richard Chassot, dans le rôle de commentateur cycliste. Keystone

Une nouvelle fondation regroupant des industriels et l'ancien cycliste professionnel Richard Chassot veut assurer la pérennité de la Boucle romande.

Organisatrice de l’épreuve depuis 2002, la société IMG S.A. devrait faire valoir une clause spéciale et annoncer son retrait le 19 avril prochain, lors de la présentation officielle de la 60ème édition.

La firme neuchâteloise a exigé de l’ Union cycliste internationale (UCI) de meilleures conditions pour continuer d’organiser la Boucle romande. Sa demande étant restée lettre morte, elle devrait logiquement – comme elle en a la possibilité – mettre fin au contrat qu’elle a signé en 2001 après l’édition de cette année.

«Nous ne nous exprimerons sur ce sujet le 19 avril prochain et pas avant», affirme pourtant l’actuel directeur du Tour pour IMG Armin Meier.

Si la défection du groupe neuchâtelois semble prévisible, la pérennité du Tour de Romandie ne devrait pas être remise en cause. Un groupe d’industriels et d’investisseurs est dans les starting-blocks pour reprendre le flambeau. A sa tête, l’ancien cycliste professionnel suisse Richard Chassot. Interview.

swissinfo: Richard Chassot, quel est ce projet?

Richard Chassot: IMG va se désengager du Tour de Romandie. Des financiers et des industriels romands se sont donc regroupés au sein d’un Comité et vont créer une fondation afin de demander aux détenteurs des droits du Tour de Romandie l’autorisation d’organiser cette compétition.

Ce groupe (qui désire rester anonyme pour l’instant) est composé de gens très sérieux qui m’ont demandé d’assurer la direction du comité exécutif du futur Tour de Romandie.

Mais pour l’instant, il manque encore plusieurs pièces importantes au puzzle, telles que l’octroi de la licence pour le Pro Tour (le circuit professionnel auquel appartiennent les grandes épreuves cyclistes), la couverture en direct par la télévision et une partie du financement.

Un sponsor principal s’est déjà annoncé mais, à l’heure actuelle, rien n’est fait et tout peut encore tomber à l’eau.

Nous ne voulions pas occuper le devant de la scène avant d’avoir signé tous les documents et avant que l’édition de cette année ait eu lieu. Aujourd’hui nous sommes cependant obligés de communiquer pour éviter des fausses rumeurs.

swissinfo: Pourquoi avez-vous accepté ce défi?

R.C.: Je baigne dans le cyclisme depuis mon plus jeune âge et j’ai une véritable passion pour le vélo. Et le Tour de Romandie est la course qui fait rêver tous les jeunes cyclistes romands. Cette Boucle déchaîne les passions et attire du monde au borde de la route.

Les plus grands coureurs comme Eddy Merckx ou Bernard Hinault l’ont gagnée. Au niveau du calendrier, elle est idéalement placée à la fin des ‘grandes classiques’ de un jour et à l’approche des grands Tours.

Le Tour de Romandie est une belle course. Elle est relativement courte, puisqu’elle se déroule sur cinq jours et elle comporte tous les éléments nécessaires: un prologue, un contre-la-montre, une étape de montagne, une étape pour les sprinters. Cette course à toutes les raisons d’être au niveau international.

swissinfo: Mais est-ce possible d’organiser le Tour de Romandie sans perdre d’argent?

R.C.: Je pense qu’il est possible d’organiser le TDR en étant même bénéficiaire. Mais ce qu’il faut savoir, c’est qu’IMG ou les organisateurs précédents faisaient cela pour gagner de l’argent et pas juste 10’000 ou 20’000 francs.

Les industriels et les financiers qui ont envie de sauver la Boucle romande n’ont pas besoin du Tour pour vivre. Ils veulent simplement que le TDR existe car ce sont des passionnés. Ils désirent que la structure soit viable, sans pour autant qu’elle génère du profit. La dimension est différente.

swissinfo: En changeant d’organisateur le TDR changera-t-il de profil?

R.C.: Non pas fondamentalement. Mais notre idée est d’abandonner les étapes en boucle au profit d’étapes en ligne; de trouver des villes-étapes qui soient intéressantes pour attirer de bons coureurs, et de parcourir toute la Romandie.

Interview swissinfo, Mathias Froidevaux

Richard Chassot et né le 18 janvier 1970.
Il a commencé le cyclisme à l’âge de 14.
Professionnel de cyclocross à 19 ans, il est passé au cyclisme sur route professionnel à 23 ans notamment au sein de l’équipe Post Swiss Team.
En 7 ans de professionnalisme, il a gagné deux courses (dont le GP de la Liberté en Suisse) et a trusté plusieurs place parmi les dix premiers au Tour de Suisse ou à la Vuelta espagnole.
Aujourd’hui, Richard Chassot et agent d’assurance. Il a aussi été consultant de la TSR pour le Tour de Romandie.

– La 60ème édition du Tour de Romandie se déroulera du 25 au 30 avril 2006. Le budget nécessaire pour organiser cette épreuve est estimé à 2,5 millions de francs.

– Depuis 2002, la société IMG organise la Boucle romande. Elle a signé un contrat de partenariat avec la Fondation Arc-en-ciel de l’UCI qui porte jusqu’en 2011 avec une clause libératoire à faire valoir jusqu’au 30 juin 2006 pour un désengagement en 2007.

– Techniquement, la Fondation Arc-en –Ciel (émanation de l’Union cycliste internationale –UCI) gère les droits d’organisation de la Boucle romande qui appartiennent à la Fondation pour le cyclisme romand.

– Un pool d’investisseurs et d’industriels romands – avec pour homme fort l’ancien coureur broyard Richard Chassot – s’est constitué afin de prendre la succession d’IMG à l’organisation du Tour de Romandie et d’assurer la pérennité de l’épreuve.

– Rien de concret n’existe pour l’instant car plusieurs décisions importantes doivent tomber dans les semaines à venir. Un partenariat entre le nouveau groupe et IMG est également envisageable.

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