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Les gros bonus en cas de pertes considérables sont inappropriés

Le président de l'Union patronale suisse Valentin Vogt (à gauche) critique les conseillers fédéraux bourgeois. Manifestement, leurs collègues socialistes (à droite Alain Berset) arrivent souvent à réunir une majorité au gouvernement (archives). KEYSTONE/WALTER BIERI sda-ats

(Keystone-ATS) Une entreprise qui essuie des pertes de plusieurs milliards comme Credit Suisse ne devrait pas continuer à payer de gros bonus, selon Valentin Vogt, président de l’Union patronale suisse (UPS). C’est lancer un faux message aux clients, actionnaires et collaborateurs.

A la question de savoir si d’autres régulations menacent les patrons qui iraient trop loin, M. Vogt a expliqué samedi dans la Neue Zürcher Zeitung qu’en Suisse, il n’y a qu’un pas entre l’indignation et la loi. Et de faire référence à l’initiative Minder contre les rémunérations abusives.

Les exemples de Credit Suisse (CS) et du gestionnaire d’actifs zurichois GAM sont la preuve que l’initiative a eu de l’effet. Les actionnaires font toujours plus usage de leurs droits. Au CS, une majorité d’actionnaires ont certes accepté le rapport de rémunération, mais la forte proportion de rejet (40%) a lancé un avertissement aux dirigeants. Les actionnaires de GAM ont de leur côté refusé les bonus de la direction générale.

Valentin Vogt s’est aussi exprimé au sujet du resserrement des rangs bourgeois qui a été exigé après les élections fédérales de 2015. La collaboration ne s’est pas encore établie comme il se l’imaginait. Il a dû apprendre que les partis cherchent des alliances selon les situations et qu’ils pensent avant tout à agrandir leur part électorale.

Critique envers le gouvernement

Sur tous les thèmes importants pour l’économie, les partis bourgeois – UDC, PLR et PDC – devraient tirer à la même corde, exige M. Vogt. Il a évoqué nommément la politique fiscale, les assurances sociales, l’énergie ainsi que les dossiers en lien avec le marché du travail, y compris l’immigration.

Valentin Vogt critique le gouvernement: “Je constate que le Conseil fédéral, bien qu’il compte cinq membres bourgeois, ne vote souvent pas de manière bourgeoise. Cela m’énerve”, a dit le président de l’UPS. Et de citer comme exemples les quotas de femmes, la police des salaires ou la diminution des contingents de travailleurs provenant des Etats tiers.

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