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Les ONG veulent une convention sur l’eau

L'accès à l'eau, une nécessité, un parcours du combattant souvent aussi, comme ici en Irak. Keystone

Au Forum social de Porto Alegre, la communauté de travail des œuvres d’entraide suisses s'est prononcée en faveur d’une convention mondiale sur l’eau.

Toujours à Porto Alegre, Pain pour le prochain et Action de Carême ont lancé une campagne d’envoi de cartes postales aux gouvernements pour les sensibiliser au problème de la pauvreté.

L’accès à l’eau doit être reconnu comme un droit de l’homme. Il faut empêcher la privatisation de cette ressource, qui ressort du domaine public.

Au Forum social mondial de Porto Alegre, de nombreuses organisations non-gouvernementales (ONG) – communauté de travail des œuvres d’entraides suisses en tête – plaident cette cause.

D’où l’idée d’une convention destinée à ancrer cette approche. Approche qui devrait à nouveau figurer au menu du deuxième forum alternatif mondial de l’eau, qui se tiendra à Genève du 17 au 20 mars prochain.

L’eau et la pauvreté

Parmi les objectifs du Millénaire fixés par l’ONU en 2000 figure entre autres la réduction de moitié du nombre de personnes qui n’ont pas accès à l’eau courante.

De nombreuses conférences se sont déjà penchées sur ce défi ces dernières années. Mais, pour les oeuvres d’entraide suisses, les discussions vont dans la mauvaise direction.

«Le secteur privé gagne peu à peu en influence au fil des conférences», relève Rosmarie Bär de la Communauté de travail pour des oeuvres d’entraide.

Le FMI et la Banque Mondiale font pression sur les pays du Sud en proposant la privatisation de l’approvisionnement en eau comme une condition au désendettement. Mais rendre privé ce bien constitue un non-sens, estime Rosemarie Bär.

Le secteur privé recherche la rentabilité, alors que 80% des personnes qui n’ont pas accès à l’eau potable vivent dans les campagnes et ne constituent pas une «clientèle» intéressante.

Et jusqu’ici, à chaque fois, la privatisation a mené à une augmentation du prix de l’eau et à une baisse de sa qualité, estiment les œuvres d’entraides. L’eau représente un bien essentiel pour l’existence et relève de la responsabilité de l’Etat, insiste Rosmarie Bär.

Approche officielle divergente

La Direction du développement et de la coopération (DDC – organisme étatique) cultive une autre approche. Elle s’efforce ces jours au Forum de Davos d’intégrer plus étroitement l’économie dans l’aide au développement. Selon ses représentants à Porto Alegre, l’approvisionnement de l’eau fait partie de cette approche.

«Les objectifs du Millénaire ne pourront être atteints que si les différents acteurs travaillent ensemble», souligne Marco Rossi, chef de section à la DDC.

Très souvent, le secteur public n’est pas en mesure de construire des réseaux d’approvisionnement et d’évacuation d’eau. Le privé peut jouer un rôle important dans ce domaine, estime le Suisse.

A Porto Alegre toujours, Pain pour le prochain, Action de Carême et d’autres œuvres d’entraide religieuses ont lancé une campagne mondiale d’envoi de cartes postales aux gouvernements. But visé: les pousser à atteindre les objectifs du Millénaire.

Parmi les premiers signataires se trouvent le théologien Leonardo Boff et la députée socialiste genevoise Liliane Maury Pasquier.

Le respect des objectifs du Millénaire impliquerait que les états industrialisés parviennent à réduire de moitié la pauvreté et la faim dans le monde d’ici 2015.

swissinfo et les agences

1,4 milliard d’êtres humains n’ont pas accès à l’eau potable.
Chaque jour, 30’000 personnes meurent des suites de la pollution des eaux. Parmi elles, 8000 enfants.
3 milliards d’êtres humains n’ont pas accès aux installation sanitaires de base.

– L’Organisation mondiale de la santé (OMS) prescrit 50 litres d’eau quotidiens par personne (alimentation et hygiène). Les Suisses consomment chaque jour 160 litres d’eau chacun, contre 30 litres pour les Africains.

– Le Secrétaire général de l’ONU Kofi Annan cite l’eau comme étant le problème central du 21e siècle. Selon les organisations suisses d’entraide, la Suisse a une responsabilité particulière dans ce domaine en tant que «château d’eau» de l’Europe.

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