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Les puissances nucléaire réduisent mais modernisent leurs arsenaux

Aucun État légalement reconnu au sens du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires de 1968 "n'est prêt à renoncer à son arsenal nucléaire dans un futur proche", note le Sipri. Les États-Unis et la Russie ont même lancé des programmes de modernisation (archives). KEYSTONE/AP/AL CABRAL sda-ats

(Keystone-ATS) Le nombre d’armes nucléaires recule dans le monde entier, selon un rapport de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri). Mais aucune des puissances nucléaires n’est prête à lâcher entièrement ses équipements.

Ce recul découle surtout de la réduction continuelle des arsenaux entamée par les États-Unis et la Russie, premières puissances nucléaires de la planète. “Les stocks d’armes nucléaires déclinent depuis le pic de 70’000 têtes nucléaires observé au milieu des années 1980, notent les chercheurs Shannon Kile et Hans Kristensen.

Cependant depuis l’entrée en vigueur en 2011 du nouvel accord START (Strategic Arms Reduction Treaty) le rythme des réductions semble ralentir “et ni la Russie ni les États-Unis (…) n’ont réalisé de réduction significative dans leurs forces stratégiques”, souligne le rapport publié lundi.

Modernisation en vue

Neuf pays (États-Unis, Russie, Royaume-Uni, France, Chine, Inde, Pakistan, Israël et Corée du Nord) possèdaient 15’395 têtes nucléaires début 2016, dont 4’120 étaient déployées, selon les chiffres annuels du Sipri. Début 2015, leur nombre était de 15’850.

Dans le détail, la Russie était dotée d’environ 7290 têtes nucléaires, les États-Unis de quelque 7000, soit 93% de l’armement atomique planétaire estimé. Venaient ensuite la France (300), la Chine (260), le Royaume-Uni (215), le Pakistan (110-130), l’Inde (100-120), Israël (80) et la Corée du Nord (10, données incertaines pour ce pays).

“Aucun” de ces États légalement reconnus au sens du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires de 1968 “n’est prêt à renoncer à son arsenal nucléaire dans un futur proche”, note le Sipri. Les États-Unis et la Russie ayant même lancé de “grands et coûteux programmes de modernisation nucléaire”. Le premier a ainsi prévu de dépenser 384 milliards de dollars entre 2015 et 2024. Certaines estimations parlent même de montants beaucoup plus élevés, selon SIPRI.

“Perspectives sombres”

A noter que, outre la Corée du Nord, deux pays frontaliers et rivaux augmentent leurs capacités. D’un côté l’Inde muscle sa force de frappe intercontinentale et accélère sa production de plutonium. De l’autre le Pakistan cherche à contrecarrer la supériorité des forces conventionnelles de l’Inde.

“L’arsenal nucléaire pakistanais pourrait augmenter de façon significative au cours de la prochaine décennie”, prévient le Sipri. Au total, déplore l’institut, “les perspectives d’un réel progrès dans le désarmement nucléaire (à l’échelle internationale) restent sombres”.

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