Les Romands ne regretteront pas Philippe Bruggisser

Moritz Suter, Wolfgang Werle et Eric Honegger (de g. à dr). Keystone

La direction de l'aéroport de Genève Cointrin ne pleurera pas le départ du patron de SAirGroup, Philippe Bruggisser. Une démission accompagnée de toute une série de nominations. Dont celle de Moritz Suter, fondateur de Crossair, qui prend la tête du pôle aérien du groupe.

Refusant de commenter le départ de Philippe Bruggisser (remplacé ad intérim par Eric Honegger), la direction de l’aéroport international de Genève tient tout de même à souligner les excellentes relations qu’elle entretient avec les responsables nommés mardi à la tête de SAirGroup.

Et le porte-parole de Cointrin, Philippe Roy, de citer Moritz Suter en particulier. Le fondateur de Crossair prend en effet les commandes de SAirLines, la division qui chapeaute le transport aérien du groupe.

Une chose est sûre: les Suisses romands ne vont pas regretter le départ de Philippe Bruggisser. L’homme, réputé austère, est en effet associé à la décision de transférer de Genève à Zurich la quasi-totalité des vols long-courriers de Swissair.

Cela dit, avec du recul, cette décision – qui avait provoqué un véritable psychodrame en Suisse romande – a eu un effet plutôt bénéfique pour Cointrin. «Elle nous a permis de faire évoluer une situation figée», précise Philippe Roy.

L’aéroport romand a, en effet, dû se mettre à la recherche d’autres clients, d’autres compagnies. Et elle a enregistré des succès certains, comme en atteste l’implantation de la compagnie EasyJet.

Reste que la présence à Genève de SAirGroup demeure essentielle. «Les compagnies du groupe attirent 45% des voyageurs qui prennent l’avion à Genève, rappelle Philippe Roy. Et, en tenant compte de l’ensemble de ses sociétés (assistance au sol, restauration, etc.), SAirGroup emploie 2200 des 6500 personnes qui travaillent sur le site de l’aéroport».

Frédéric Burnand