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Les trésors archéologiques alsaciens au Musée Unterlinden de Colmar

(Keystone-ATS) Le Musée Unterlinden de Colmar qui abrite le célèbre retable d’Issenheim inaugure jeudi une nouvelle salle consacrée aux trésors archéologiques alsaciens qui dormaient depuis 2011 dans ses réserves. Le public pourra notamment y admirer un torque princier en or quasiment pur.

Sous les voutes blanchies de la cave d’un ancien couvent de dominicaines, le Musée expose plus de 5000 ans d’histoire, du Néolithique à l’âge du Fer, au travers de centaines d’objets qui témoignent d’une région, lieu de passage et d’échanges avec les Romains ou les Etrusques.

Le torque d’or pur à 98% – large collier finement ouvragé – reposait dans une tombe princière celte découverte à Ensisheim (Haut-Rhin). Il est accompagné d’un bracelet orné de minuscules têtes de béliers, d’anneaux et de parures, également en or, qui symbolisaient le pouvoir du défunt.

Mais le musée expose une foule d’autres trésors, tentant de restituer l’habitat, les pratiques agricoles et artisanales, la vie domestique et les rites funéraires de 5500 à 50 ans avant notre ère au long d’un parcours chronologique et thématique trilingue (français, allemand et anglais).

Mystères préhistoriques

Parmi ces objets: de rares jarres en céramique décorées de motifs à rubans du Néolithique, des anneaux de roches polies que les défunts portaient au-dessus du coude, des colliers de perles de cuivre du IVe millénaire figurant parmi les plus anciens objets métalliques découverts en France, des parures de bronze, des épées, des poignards, des vases…

Certains objets interrogent toujours les archéologues comme ces dizaines de pièces métalliques de l’âge du Bronze exhumées en 1998. Dépôts de fondeurs, cachettes de marchands, offrandes ? Le mystère demeure.

La section consacrée aux collections archéologiques de cette longue période, présente depuis l’ouverture du Musée en 1853, avait fermé en 2011. Un “grand week-end inaugural et festif” marquera sa réouverture.

Herzog et de Meuron

Entièrement restauré et repensé par le cabinet d’architectes suisses Pierre de Meuron et Jacques Herzog, le “nouvel Unterlinden” a été inauguré par le président François Hollande en 2016, quatre ans jour pour jour avant l’ouverture de la nouvelle salle.

Ses riches collections restent dominées par le retable d’Issenheim, un ensemble de panneaux de tilleul sculptés par Nicolas de Haguenau et peints par Matthias Grünewald entre 1512 et 1516. Chef-d’oeuvre de renommée mondiale, il est en cours de restauration mais toujours visible dans la chapelle du musée.

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