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Manifestation pour le rapprochement des prisonniers de l’ETA

Les manifestants ont scandé "les prisonniers basques à la maison". Ils réclament le rapprochement du pays basque des prisonniers de l'ETA, actuellement dispersés à travers l'Espagne (archives). KEYSTONE/AP/DANIEL OCHOA DE OLZA sda-ats

(Keystone-ATS) Des milliers de manifestants ont défilé samedi à San Sebastian pour réclamer le rapprochement du pays basque des prisonniers de l’ETA. Ceux-ci sont actuellement dispersés pour la plupart à travers l’Espagne.

Cette manifestation s’est tenue cinq mois après la dissolution du mouvement séparatiste basque. “Les prisonniers basques à la maison”, ont lancé les manifestants qui ont parcouru plusieurs avenues de la ville, sous le slogan “Maintenant les prisonniers”.

Ils étaient au nombre de 37’000, selon le quotidien basque Gara, qui diffusait par le passé les communiqués de l’ETA. La police n’a pas fourni d’estimations pour sa part.

“Le chemin du vivre ensemble”

“Il convient maintenant de trouver une solution à la question des prisonniers, le moment est venu de s’écarter des subterfuges et des débats stériles”, a lancé devant la presse Arnaldo Otegi, dirigeant de la coalition indépendantiste EH Bildu. “Nous soulignons aujourd’hui l’importance de mettre un terme à toutes les souffrances. Nous avons beaucoup à faire sur le chemin du vivre ensemble”, proclamait un communiqué lu au début du défilé.

Les organisateurs de la manifestation se sont félicités de la présence non seulement de formations de gauche et indépendantistes mais aussi de partis comme le PNV nationaliste ou de syndicats. “Il s’agit de la manifestation la plus pluraliste que nous ayons tenue jusqu’ici”, a souligné Mikel Casado, de la plateforme Orain Presoak (Maintenant les prisonniers).

La plupart des prisonniers de l’ETA sont dispersés à travers l’Espagne, certains même éloignés d’un millier de kilomètres du Pays basque que doivent parcourir leurs proches pour leur rendre visite. Le gouvernement socialiste espagnol, arrivé au pouvoir en juin, s’est montré disposé à avoir une “politique pénitentiaire distincte” de celle de son prédécesseur, mené par le conservateur Mariano Rajoy, qui a maintenu la dispersion des détenus.

L’ETA, à laquelle est attribuée 853 morts lors de plusieurs décennies d’attentats et d’assassinats, s’est dissoute en mai dernier, une année après son désarmement et sept après avoir renoncé à la “lutte armée”, en 2011.

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