Le passé et le présent du Congo interagissent à Zurich

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L'artiste Sammy Baloji réfléchit sur l'héritage de Hans Himmelheber et s'interroge sur la manière dont l'Occident gère les collections et archives coloniales. © Museum Rietberg

Sammy Baloji se lance dans un voyage de retour à ses racines et, poétiquement, capture l'inhumanité des pratiques minières. © Museum Rietberg/Sammy Baloji

Peinture de Monsengo Shula qui associe satellites, art traditionnel africain et afronautes avec des vêtements colorés. L'artiste, résidant à Kinshasa, fait ici allusion à l'ambitieux programme spatial congolais des années 1970 et dépeint un nouvel ordre mondial avec son pays au centre du cosmos. © Museum Rietberg

Dans EVOLVE, l'artiste Michèle Magema combine l'histoire de sa propre famille à celle de Hans Himmelheber. Lorsque l'anthropologue allemand était au Congo belge de l'époque, le grand-père de l'artiste, Malongo Isaac Magema, avait 20 ans et travaillait pour l'administration coloniale. © Museum Rietberg

Michèle Magema raconte sa propre histoire familiale pendant la période coloniale avec les photographies de Himmelheber. Son grand-père, Malongo Isaac Magema était un «évolué», un membre de l'élite urbaine éduquée qui menait une vie «européenne» et croyait à l'éducation et au développement économique dans le sillage du projet colonial. © Museum Rietberg

Les traits d’encre semblent pénétrer la «peau du papier» comme des cicatrices. L’artiste, qui vit en France, voit son travail comme un rituel de rachat de la terrible histoire de sa famille et de son pays. © Museum Rietberg

David Shongo, musicien, compositeur et artiste résidant à Lubumbashi, recourt à la perspective coloniale qui imprègne les photographies de Himmelheber. © Museum Rietberg

Statuettes de puissance avec, à gauche, une radiographie réalisée par l'Institut Paul Scherrer en 2019 et, à droite, une pièce réalisée en bois et différents matériaux par l'artiste congolaise Hilary Kuyangiko Balu, en 2017. © Museum Rietberg

Masque de la région de Pende vue depuis une voiture. Hans Himmelheber, Congo, 1938. © Museum Rietberg, Zurich

A gauche: le même masque que sur la photo précédente. A droite: masque kambanda avec un visage de femme. Ces deux masques ont été fabriqué dans la région de Pende, au Congo, avant 1939. © Museum Rietberg

Fiona Bobo vit et travaille à Zurich. Dans son travail de fin d’études à l'Université des Arts de Zurich, elle a inclu ses racines congolaises. La jeune artiste s’intéresse à la question de l'identité et mélange les cultures visuelles de l'Occident et du Congo. © Museum Rietberg

Vision stylisée d'un religieux en train de parler. Acrylique, encre et collage sur papier. Steve Bandoma, 2016. Museum Rietberg/Grégory Copitet

Statuettes de pouvoir congolaises, aussi connues sous le nom de «nkishi», faites avant 1938. L'artiste vient de la région de Songye. © Museum Rietberg

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«Nulle part ailleurs en Afrique, la création artistique contemporaine n'est aussi diversifiée et inventive, se faisant l’écho des nouvelles tendances», affirme le musée Rietberg de Zurich, qui expose des œuvres d'artistes de la République démocratique du Congo. 

Fiction Congo: Les mondes de l’art entre le passé et le présentLien externe présente des œuvres historiques et des photographies de la République démocratique du Congo (RDC), ainsi que le travail d’artistes contemporains. Sous la curation de Michaela Oberhofer et Nanina Guyer, cette exposition est encore ouverte au public jusqu’au 15 mars.

Le point de départ est un trésor d’objets et de photographies que l’ethnologue allemand Hans Himmelheber (1908-2003) a réuni lors de son voyage au Congo belge d’alors, en 1938-1939. La collection comprend des masques colorés, des figures sculptées et des objets de la vie quotidienne. Son héritage photographique reflète également l’agitation sociale qui régnait au plus fort de la domination coloniale belge. 

Pour l’exposition, l’artiste de renommée internationale, co-fondateur de la Biennale d’art de Lubumbashi, Sammy Baloji, et le jeune écrivain Sinzo Aanza ont examiné les archives Himmelheber et créé leur propre fiction pour raconter l’histoire de leur terre natale. 

L’idée est aussi de confronter le passé du Congo à l’œil critique d’artistes contemporains. Basées à Paris, les artistes Michèle Magema et Fiona Bobo – qui est née et a grandi dans le canton de Zurich – ont été chargées de créer des œuvres. 

L’exposition présente un total de treize artistes contemporains, dont Steve Bandoma, Hilary Kuyangiko Balu, Aimé Mpane, Chéri Samba, Yves Sambu, Monsengo Shula et Pathy Tshindele. Tous, que ce soit par leur forme ou leur contenu, rendent hommage à l’art traditionnel congolais et au patrimoine culturel du pays.

(Traduction de l’allemand: Olivier Pauchard)