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Nessim Gaon perd le Noga Hilton

Depuis dix ans, Nessim Gaon voit son empire se lézarder. Keystone Archive

Fondateur en 1980 du plus grand cinq étoiles de Suisse, le genevois Nessim Gaon devra évacuer les lieux. Il a perdu au Tribunal administratif.

Nessim Gaon est de la race des financiers pugnaces. En conflit avec la Fédération de Russie, il n’a pas hésité à faire saisir un voilier en 2000, puis des avions appartenant à ce pays en 2001, lors de grandes manifestations en France.

En Suisse, Nessim Gaon a aussi tenté de bloquer la caution versée par les Russes pour permettre la libération du Russe Pavel Borodine. En vain. Parallèlement, cet ancien milliardaire, aujourd’hui âgé de 80 ans, menait un combat tout aussi symbolique pour son maintien dans les locaux du Noga Hilton.

C’est lui qui a créé ce palace en 1980, le plus grand de Suisse. Avec sa famille, son fils David, sa fille Danièle, et son gendre Joël Herzog, Nessim Gaon bénéficient de 1850 m2, quatre immenses appartements, répartis sur cinq niveaux.

Mais depuis une décennie, l’empire Gaon se lézarde et le Noga Hilton, criblé de dettes, a fini par être vendu le 25 mai dernier. L’UBS, par le biais d’une société immobilière, a acquis l’avant du complexe immobilier pour 165 millions de francs. L’arrière de l’établissement était vendu pour 58 millions de francs à la banque française BNP-Paribas.

L’UBS, principal propriétaire du Noga

Fidèle à ses habitudes, Nessim Gaon s’est battu avec l’énergie du désespoir pour se maintenir dans le palace qu’il a lui-même créé. En effet, lui et sa famille (soit une quinzaine de personnes) louent un demi-million de francs par an leurs quatre appartements à l’intérieur du Noga Hilton.

Le 7 juin 2001, le financier gagnait une première manche: l’Autorité de surveillance des offices de poursuites et faillites accordait l’effet suspensif aux plaintes déposées contre les ventes aux enchères de l’hôtel.

L’été dernier, Bernard Bertossa, procureur général de Genève, donnait à Nessim Gaon jusqu’au 31 décembre 2001 pour quitter les lieux. Mais l’ancien propriétaire a réussi à se maintenir jusqu’à maintenant, grâce à un autre recours suspensif.

La Chambre des poursuites et faillites du Tribunal Fédéral vient de confirmer la validité des ventes aux enchères de l’année dernière, comme le révèle la Tribune de Genève de samedi. L’UBS et BNP-Paribas sont bien les propriétaires des locaux. Nessim Gaon va devoir faire ses valises. Mais dans quels délais?

swissinfo/Ian Hamel

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