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Nouveau «consulat scientifique» suisse à Shanghai

Flavia Schlegel, directrice, Mauro Dell'Ambrogio, secrétaire d'Etat et Lan Zuo Gillet, vice-directrice.

Plutôt réputée pour être «la fabrique du monde», la Chine est également très active dans la recherche et le développement. Avec Swissnex à Shanghai, la Suisse entend à la fois profiter de cet immense réservoir de talents et apporter les siens propres.

Jeudi, en l’absence du président de la Confédération Pascal Couchepin, retenu au Vietnam par les intempéries, c’est le secrétaire d’Etat à l’éducation et à la recherche Mauro Dell’Ambrogio qui a officiellement ouvert la Maison suisse d’échanges scientifiques Swissnex à Shanghai.

Cette nouvelle structure est le quatrième «consulat scientifique» de la Suisse à l’étranger, après ceux de Boston, de San Francisco et de Singapour.

Swissnex Shanghai permettra d’intensifier les échanges entre la Suisse et la Chine dans les domaines des sciences et des technologies, mais aussi de la culture avec une antenne de Pro Helvetia.

Les locaux, d’une surface de 300 m2, sont adjacents au consulat suisse. Ils seront occupés par sept personnes de manière permanente, sous la direction de Flavia Schlegel, ancienne vice-directrice de l’Office fédéral de la santé publique, secondée par Lan Zuo Gillet, Suissesse d’origine chinoise.

«Grâce à Swissnex, les instituts helvétiques pourront trouver les bons partenaires et noueront beaucoup plus facilement les contacts adéquats. Le but est d’arriver à des échanges d’économistes, de chercheurs et de doctorants et ce dans les deux sens», explique Mauro Moruzzi, chef de l’unité Coopération bilatérale de recherche au secrétariat d’Etat

Le site de Shanghai a été choisi en raison de la présence de plusieurs universités chinoises renommées et de l’implantation de nombreuses entreprises suisses et de leurs laboratoires de recherche.

Collaborations et réseaux

«Les meilleures universités chinoises peuvent déjà rivaliser avec l’élite mondiale», confirme Gerhard Schmitt, vice-président de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ), partenaire de la première heure de Swissnex – et pas seulement en Chine.

Les échanges se font dans les deux sens. 5% environ des étudiants de l’EPFZ viennent de Chine et les séjours de recherche dans l’Empire du Milieu jouissent d’une cote montante auprès des Suisses. Et Gerhard Schmitt est convaincu qu’à l’avenir, ces contacts déboucheront sur la fondation d’entreprises sino-suisses.

Jianwen Mao, directeur de centre de recherche et développement de la firme chimique Ciba à Shanghai, se réjouit d’avoir désormais avec Swissnex un instrument qui facilitera les contacts avec les autorités et les universités chinoises.

«Nous nous réjouissons de fournir les ressources pour des nouveaux projets de recherche», confirme-t-il. Mais pour l’instant, il n’y a pas de projets concrets et la collaboration consiste encore plutôt à créer des réseaux.

Une aiguille dans une botte de foin

Dénicher les bons partenaires sur l’immense «marché» chinois de la science et de la technologie pourrait s’avérer aussi difficile que de trouver une aiguille dans une botte de foin. Mais le team de Swissnex ne partira heureusement pas de zéro, puisque l’ambassade suisse à Pékin a déjà un attaché scientifique.

Pour Mauro Moruzzi, le succès de Swissnex ne devra pas se mesurer au nombre de publications scientifiques conjointes de chercheurs chinois et suisses. «Nous saurons que nous avons bien travaillé quand nos clients nous diront que le centre les a aidé à établir et à approfondir des contacts», précise-t-il.

Tout en sachant que ceci prendra du temps. «La Chine n’est pas seulement immense, elle a aussi un ordre et une organisation politiques différents de ce à quoi les Suisses sont habitués. Il faudra donc bien plusieurs mois à Swissnex pour être vraiment établi», avertit Mauro Moruzzi.

Prochaine étape: l’Inde

La Confédération investira neuf millions de francs pour ces quatre prochaines années dans Swissnex. De leur côté, les Chinois ont promis une somme équivalente.

Après Shanghai, un cinquième «consulat scientifique» suisse est prévu à Bangalore, en Inde. Actuellement en développement, il devrait être opérationnel en 2009.

swissinfo

La Chine investit chaque année l’équivalent de près de 136 milliards de francs suisses dans la recherche et le développement, soit 1,2% de son Produit intérieur brut (PIB). Pour comparaison, le Japon, pays «high tech» par excellence, y consacre 130 milliards. Dans le monde, seuls les Etats-Unis en font plus (330 milliards).

Les autorités chinoises se sont fixé pour but d’atteindre 2% du PIB d’ici 2010, afin de devenir la première puissance scientifique mondiale.

Plus d’un million de jeunes scientifiques sortent chaque année des universités chinoises. Beaucoup quittent le pays pour aller se perfectionner dans les meilleures hautes écoles du monde. En 2007, près de 20’000 de ces chercheurs sont rentrés au pays, pour lui apporter leurs compétences.

Avec sa population de 1,3 milliard d’habitants, la Chine est confrontée à d’énormes problèmes, notamment dans les domaines de l’environnement et des transports (pollution de l’air et des eaux, embouteillages dans les villes…)

La croissance économique massive de ces 20 dernières années a considérablement accru les inégalités sociales. Selon une étude de la Banque mondiale, le revenu réel des 10% les plus pauvres de la population a chuté de 2,4% entre 2001 et 2003, tandis que dans le même temps, les 10% les plus riches voyaient leur revenu grimper de 16%.

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