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Nouveau défi pour le Tour de Romandie 2007

L'an dernier, le peloton du Tour de Romandie était passé à proximité du château de Champvent, dans le canton de Vaud. Keystone

Epreuve charnière du calendrier du cyclisme mondial, le Tour de Romandie va vivre sa 61e édition sous la houlette d'une nouvelle direction emmenée par de l'ancien coureur Richard Chassot.

A l’agonie l’an dernier, la Boucle romande repart sur de nouvelles bases et renoue avec le concept du «ville à ville». Interview du nouveau patron.

Délaissée par la firme neuchâteloise IMG qui présidait à sa destinée depuis 2002, la boucle romande de cyclisme a vu se profiler une équipe motivée et ambitieuse pour s’arroger son organisation.

Emmenée par l’ancien coureur cycliste suisse Richard Chassot et la nouvelle Fondation TDR a livré une véritable «course contre-la-montre» pour obtenir sa licence, trouver les sponsors et offrir un tracé digne de l’épreuve aux coureurs des vingt équipes du Pro Tour (concept introduit en 2005 et qui veut rassembler les meilleures équipes sur les meilleures compétitions).

Pari gagné à l’aube de la 61ème édition d’une épreuve qui reste le point charnière de la saison cycliste, entre les grandes classiques d’un jour et les grands tours comme le Giro et le Tour de France. Interview de Richard Chassot.

swissinfo: Vous avez été coureur professionnel durant sept ans mais vous venez sans doute de connaître votre plus longue course avec cette reprise de l’organisation du TDR?

Richard Chassot: De manière générale, je suis plutôt satisfait car l’espace temps était vraiment restreint entre le moment où l’actuel président du comité exécutif Jean-Pierre Strebel m’a demandé de le suivre dans cette aventure.
Nous n’avons obtenu la licence qu’à fin octobre de l’an dernier et il a fallu mettre les bouchées doubles pour boucler tous les dossiers et faire réellement exister ce tour en lui redonnant son esprit «romand».

swissinfo: Pour cette édition vous avez choisi de revenir aux sources et de faire à nouveau pédaler le peloton d’une ville à l’autre. Pourquoi?

R.C.: Nous voulions retrouver la tradition du cyclisme et d’une course par étape qui traverse des régions et permettent de découvrir des paysages magnifiques.

C’est plus compliqué à organiser qu’un départ et une arrivée dans la même ville. Mais le Tour de Romandie veut essayer d’être un «petit Tour de France». En plus nous voulons proposer un concentré de toutes les disciplines que l’on trouve dans le cyclisme; du prologue à la haute-montagne.

Cela sans compter avec les retransmissions en direct à la télévision puisque celle-ci va offrir pour la première fois depuis longtemps la course en live.

swissinfo: Le TDR reste une course, et c’est sa force, placée au niveau du calendrier entre les grandes classiques et les grands tours?

R.C.: C’est exact et c’est un peu paradoxal pour le public qui s’est familiarisé avec les spécialistes des classiques qui viennent finir leur saison chez nous et qui a oublié un peu ceux qui viennent préparer les courses par étapes sur le TDR.

Ceux-là sont nombreux car le cas de l’Australien Cadel Evans – qui a remporté le TDR l’an dernier et qui a fait 5e du Tour de France – a fait école. L’excellent plateau et nous le devons aussi en partie à la tradition, de l’histoire et au palmarès du Tour de Romandie.

Mais nous ne pouvons pas avoir tous les meilleurs car les équipes ont plusieurs leaders et elles ne les envoient pas tous en même temps sur les mêmes courses.

swissinfo: Voyez-vous des cyclistes suisses susceptibles de se mettre en évidence dans un futur proche?

R.C.: Fabian Cancellara est un coureur de classique qui marche très fort et qui va encore se mettre en évidence sur le prologue du Tour de France.

Le problème est qu’avec la présence de plusieurs champions de la trempe des Dufaux, Rominger, Richard et autres Zülle, la Suisse a été gâtée durant longtemps.

Désormais il faut compter sur de bons jeunes comme Morabito ou Tschopp qui pourraient bien confirmer les espoirs placés en eux sur le tour de Romandie et cela serait aussi bien pour la course.

Interview swissinfo, Mathias Froidevaux

La 61e édition se déroule du 1er au 6 mai. Le TDR 2007 débute à Fribourg et se termine à Lausanne. Cette édition marque le retour du «ville en ville» et abandonne l’idée de départ et arrivée dans la même localité.

Le budget global de l’épreuve cycliste s’élèvera à plus de 3 millions de francs. 168 coureurs (dont 15 Suisses) de 20 équipes seront au départ et le parcours totalisera 667,1 kilomètres et 9500 m de dénivellation.

Le Tour de Romandie (TDR) a une importance exclusive dans le calendrier de la saison cycliste, puisque cette épreuve fait la transition entre les «grandes classiques» d’un jour et les grands Tours comme le Giro italien et le Tour de France.

Le TDR se dispute sur cinq jours et comprend tous les éléments qui font une grande course cycliste: un prologue, un contre-la-montre, une étape de montagne et une étape en ligne pour les sprinters.

Plusieurs champions suisses cyclistes comme Ferdi Kübler (1948, 1951), Hugo Koblet (1953), René Strehler (1955), Kurt Gimmi (1959), Rolf Maurer (1964), Jörg Müller (1985), Tony Rominger (1991, 1994), Pascal Richard (1993, 1995) et Laurent Dufaux (1998) l’ont gagné.

Les noms du Belge Eddy Merckx, des Français Bernard Thévenet, Bernard Hinault et Laurent Jalabert, de l’Irlandais Stephen Roche, du Russe Pavel Tonkov ou de l’Espagnol Abraham Olano figurent également au palmarès de l’épreuve.

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