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Candidate au gouvernement, elle lâche le Comité de l’OSE

Isabelle Moret
Apparitions fugaces: la candidate au gouvernement fédéral Isabelle Moret s’est retirée du Comité de l’Organisation des Suisses de l’étranger, à peine une année après son élection. Keystone

Les changements à la tête de l’Organisation des Suisses de l’étranger attirent aussi l’attention en dehors de la Cinquième Suisse. Candidate à la succession de Didier Burkhalter au gouvernement helvétique, Isabelle Moret a décidé de se retirer du Comité de l’OSE, à peine un an après y être entrée.

Isabelle Moret, députée du canton de Vaud, fait figure de politicienne polyvalente: depuis 2006, elle siège au Conseil national (Chambre basse du Parlement), où elle s’est fait l’auteure de nombreuses interventions politiques sur différents thèmes. La conseillère nationale de 46 ans est membre de la Commission des institutions politiques ainsi que de celle de la sécurité sociale et de la santé publique. Elle assume aussi plusieurs mandats dans des conseils d’administration. Entre autres, elle préside celui de H+Lien externe, l’association faîtière des hôpitaux suisses. Elle occupe aussi la fonction de vice-présidente des conseils d’administration du gestionnaire du réseau à haute tension SwissgridLien externe et du prestataire de services financiers Retraites PopulairesLien externe.

En tant que mère de deux enfants, la conciliation de la vie professionnelle et familiale est un thème qui lui tient particulièrement à cœur. Il faut être bien organisée, répond Isabelle Moret lorsque les journalistes lui demandent comment elle parvient à gérer travail et famille.

Le week-end dernier, au Congrès de l’Organisation des Suisses de l’étranger (OSE), elle a remis son mandat au sein du Comité de l’OSE, une année après y être entrée, provoquant ainsi l’irritation de certains représentants de la Cinquième Suisse.

Isabelle Moret n’a pris part que sporadiquement aux séances du Comité et du Conseil de l’OSE, a-t-on appris à Bâle. La politicienne du Parti libéral-radical (PLR, centre droit) reste toutefois membre du Conseil de l’OSE, qu’on appelle aussi «Parlement» de la Cinquième Suisse.

Isabelle Moret affirme que, dès le début, il avait été convenu que les membres du Parlement fédéral siègeant au sein du Comité de l’OSE devaient donner la priorité à leur mandat sous la Coupole fédérale, dans le cas où des rendez-vous devaient se chevaucher. «Ce fut malheureusement trois fois le cas», déplore-t-elle. Elle assure toutefois être restée de manière permanente en contact avec la direction et le secrétariat de l’OSE. Laurent Wehrli, député PLR du canton de Vaud et membre de la Commission de politique extérieure, s’est mis à disposition pour lui succéder.

Le président de l’OSE Remo Gysin, ancien conseiller national socialiste de Bâle-Ville, confirme: «Nous ne l’avons pas vu souvent.» Il défend toutefois son ancienne collègue à la Chambre basse: «Elle a réalisé que ce mandat était une charge trop importante pour elle et qu’elle ne pouvait plus l’honorer.» Ce mandat aurait aussi pu la mettre dans une situation de conflit d’intérêt, selon Remo Gysin. «Je trouve qu’elle a été sage de corriger sa situation.» Par le passé, Isabelle Moret n’avait en effet pas soutenu toutes les interventions parlementaires des représentants de la Cinquième Suisse.

Beaucoup de contacts avec des Suisses de l’étranger

Laurent Wehrli promet de prendre son nouveau mandat plus à cœur que sa prédécesseur. «Je considère l’OSE comme une organisation très importante.» En tant que maire de Montreux, il note qu’il a déjà été responsable de beaucoup d’activités internationales et a eu de nombreux échanges avec des Suisses de l’étranger. Il a déjà défendu les intérêts de la Cinquième Suisse au Parlement fédéral et continuera à le faire. Il a récemment déposé trois interventions sur les services financiers fournis par les banques helvétiques aux expatriés suisses. L’une d’entre elles a été reprise par la Commission de politique extérieure.

Un membre du Conseil des Suisses de l’étranger a tenté, sans succès, d’empêcher l’élection de Laurent Wehrli au Comité de l’OSE, argumentant qu’il n’avait pas soutenu une motion de 2015 sur le même sujet. «Sur le fond, j’aurais volontiers soutenu ce texte mais il n’était pas valide du point de vue juridique», explique-t-il.

Le député zurichois de l’Union démocratique du centre (UDC, droite conservatrice) Claudio Zanetti a aussi été élu au Comité en remplacement du démissionnaire Roland Rino Büchel (UDC, Saint-Gall). «Les relations des Suisses de l’étranger avec leur pays d’origine m’intéressent. C’est super que l’on puisse expliquer notre pays à l’étranger à travers eux. Ils sont en quelque sorte des ambassadeurs. J’ai remarqué qu’ils sont fiers de la Suisse», explique Claudio Zanetti, expliquant son attachement à la Cinquième Suisse. 

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