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PBD, PDC et PEV dans un seul groupe parlementaire

PDC, PBD et PEV veulent former un groupe parlementaire commun sous la Coupole fédérale. Au National, ce groupe du centre sera le troisième en terme d'importance avec 31 élus (archives). KEYSTONE/GAETAN BALLY sda-ats

(Keystone-ATS) Le PBD et le PDC et le PEV veulent former un groupe parlementaire commun à Berne. Ils comptent unir leurs forces pour trouver des solutions viables aux problèmes les plus urgents. Les Verts accueillent, eux, les deux représentants de la gauche de la gauche.

Le nouveau “groupe du centre” totalise déjà 42 élus. Au National, il sera le troisième en terme d’importance avec 31 membres derrière l’UDC et le PS. Le PDC compte aussi onze élus au Conseil des Etats, mais quatre candidats encore en piste au second tour pourraient renforcer le groupe. Le groupe comptera donc au plus 46 élus.

Le groupe des Verts comptera quant à lui 30 élus au Conseil national. Il a en effet décidé à l’unanimité d’accueillir Denis de la Reussille (POP/NE) et Stéfanie Prezioso (Ensemble à Gauche/GE), a annoncé vendredi soir le chef de groupe Balthasar Glättli.

Les écologistes deviennent ainsi le quatrième groupe de la chambre du peuple. Même s’ils devancent le PLR, ils soutiendront la candidature de la Vaudoise Isabelle Moret pour la présidence du National en décembre. Ils entendent en retour être intégrés à l’avenir dans le tournus pour la présidence des Chambres fédérales.

Législature perdue

Le PDC, le PEV et le PBD justifient leur rapprochement annoncé vendredi soir par la volonté d’éviter une législature perdue supplémentaire. Selon eux, “la Suisse a besoin d’un centre politique fort”, les blocages de la gauche et de la droite doivent être remplacés par du dialogue et un climat de consensus pragmatiques.

L’intégration du PBD est aussi dans l’intérêt financier des deux autres partis. La Confédération alloue à chaque groupe une contribution annuelle destinée à couvrir les frais des secrétariats. En plus d’une part fixe (144’500 francs), une somme de 26’800 francs s’ajoute par député et le tassement du PDC aux élections se traduirait aussi par une perte financière.

Rupture pour le PBD

Le changement marque une rupture pour le PBD. Comme le PEV depuis longtemps, le parti n’a plus les cinq sièges nécessaires pour former son propre groupe parlementaire. Il est passé de huit à trois élus et n’avait plus le choix. Seuls les membres d’un groupe parlementaire peuvent siéger dans les commissions parlementaires où se fait l’essentiel du travail.

Les tentatives de coopération entre PDC et PBD ne sont pas nouvelles, mais elles avaient jusqu’à présent toujours échoué. La base du PBD avait notamment refusé en 2014 une fusion avec le PDC. L’idée de faire groupe commun avec le PVL a aussi été évoquée après le 20 octobre.

Fondé en 2008 après l’éviction du Conseil fédéral de Christoph Blocher au profit d’Eveline Widmer-Schlumpf, le PBD est en chute libre. Sans ministre depuis le départ de la Grisonne et sans poids sous la Coupole, la formation devra en outre se trouver un nouveau président avec le départ annoncé de Martin Landolt.

La volonté de groupe commun doit encore obtenir l’approbation formelle du groupe PDC qui se prononcera le 22 novembre. Les bureaux des deux Chambres devront aussi donner leur feu vert. Les services du Parlement annonceront la composition définitive des groupes le 25 novembre.

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