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Plus de 34’000 déplacés dans le sud-ouest du Yémen

Les bombardements et les violences se poursuivent au Yémen (archives). KEYSTONE/AP/HANI MOHAMMED sda-ats

(Keystone-ATS) Les rebelles Houthis auraient utilisé des civils comme boucliers humains récemment à Mokha, ville reprise vendredi par les forces pro-gouvernementales au sud-ouest du Yémen. Les violences dans cette ville et à Dhubab ont fait 34’000 déplacés, a affirmé l’ONU à Genève.

Les affrontements depuis plusieurs semaines se sont poursuivis jusqu’à la nuit de jeudi à vendredi. Plusieurs sources militaires ont annoncé dans la matinée la reprise totale de Mokha. “Aucun centre de santé ne fonctionne plus” dans cette ville, a dit devant la presse un porte-parole du Haut Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme, Rupert Colville.

Il est difficile d’évaluer le bilan des violences en raison du manque d’accès. Une dizaine de personnes ont été tuées le 22 janvier à Mokha dans une maison atteinte par un bombardement.

Des indications “crédibles” laissent penser que des proches des rebelles Houthis ont tué une famille qui tentait de fuir et utilisent les civils comme boucliers humains. Plus de 200 maisons ont été détruites ou endommagées.

Les Houthis ont incité les civils à rester dans leurs maisons alors que les forces pro-gouvernementales leur demandaient d’évacuer avant des raids. Le Haut Commissaire aux droits de l’homme Zeid Raad al-Hussein met en garde contre une répétition de cette situation à al-Houdeydah ou les bombardements se renforcent.

Assistance d’urgence

Parmi les déplacés, 28’000 se sont rendus dans d’autres parties du gouvernorat de Taëz, a indiqué de son côté un porte-parole du Haut Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) William Spindler. Plus de 2500 personnes ont rejoint la région limitrophe d’al-Houdeydah.

Le HCR a déployé des équipes d’évaluation à al-Houdeydah. Il a distribué une assistance d’urgence, notamment des abris. L’aide à plus de 3500 personnes continue par ailleurs. Elle devrait être élargie à plus de 5000 personnes dans le gouvernorat d’al-Houdeydah.

Et le HCR négocie une assistance d’urgence à plus de 6300 personnes à Maqbanah, dans la région de Taëz. La situation est également difficile pour son personnel. Deux de ses employés ont échappé de peu mardi à un missile à 60 km d’al-Houdeydah.

Milliers de tués

Le Haut Commissaire aux droits de l’homme réitère son appel aux parties à épargner les civils. Des crimes de guerre ont été perpétrés régulièrement depuis le début du conflit il y a deux ans, selon lui. Il appelle à nouveau au lancement d’une Commission d’enquête internationale. Cette demande n’a jusqu’à présent pas été satisfaite par le Conseil des droits de l’homme.

Selon l’ONU, 12 millions de personnes sont menacées de famine. Les chiffres des victimes civiles sont contradictoires selon les différentes agences de l’ONU. Le Haut Commissariat aux droits de l’homme mentionne plus de 4600 tués et plus de 8000 blessés. Début février, le HCR avait reçu moins de 1% des 100 millions de dollars demandés.

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