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Plus de cent pays touchés par une attaque “sans précédent”

Cette vague d'attaques informatiques de "portée mondiale" suscite l'inquiétude des experts en sécurité qui pointent l'exploitation d'une faiblesse dans les systèmes Windows, divulguée dans des documents piratés de l'agence de renseignement américaine NSA (image symbolique). KEYSTONE/AP/RON HARRIS sda-ats

(Keystone-ATS) Les hôpitaux britanniques, les chemins de fer allemands, Renault ou FedEx: la cyberattaque mondiale qui frappe depuis vendredi plusieurs dizaines de pays n’a épargné aucun domaine d’activités. L’origine du virus n’a toujours pas été identifiée.

Une centaine de pays au total ont été affectés par cette attaque, mais aucun cas n’a été signalé pour l’heure en Suisse, a indiqué samedi à l’ats la Centrale d’enregistrement et d’analyse pour la sûreté de l’information (MELANI).

La Centrale a été informée vendredi vers 16h00 du danger de cette attaque de grande ampleur, a précisé son directeur, Pascal Lamia. Mais aucun des sites névralgiques contactés par MELANI comme des hôpitaux, des banques ou des entreprises spécialisées dans la production d’énergie n’ont pour l’instant signalé des dommages.

Il semble que quelques particuliers et de petites entreprises aient été touchées, selon les déclarations du directeur adjoint à la RTS. Ce dernier a précisé que le virus se déployait en cliquant sur un fichier PDF dans un mail. Il a rappelé l’importance de sauvegarder les données pour les retrouver en cas d’attaque.

Ailleurs, en revanche, des dizaines de milliers d’ordinateurs répartis dans une centaine de pays, dont la Russie, l’Espagne, le Mexique ou encore l’Italie, ont été infectés par un logiciel de rançon exploitant une faille dans les systèmes Windows, divulguée dans des documents piratés de l’agence de sécurité américaine NSA.

Risque de pagaille

Le service public de santé britannique (NHS), cinquième employeur du monde avec 1,7 million de salariés, semble avoir été l’une des principales victimes de cette attaque, mettant notamment en danger des patients. Le piratage a contraint les antennes médicales à des annulations de rendez-vous et à la redirection de certains patients vers d’autres services.

Au total, 45 établissements hospitaliers ont été touchés. Plusieurs patients craignaient un risque de pagaille, notamment aux urgences.

Le gouvernement britannique n’est pas parvenu pour l’instant à établir l’origine de l’attaque, a déclaré dans la matinée la ministre britannique de l’intérieur. “Le travail se poursuit”, a indiqué Amber Rudd sur les ondes de la BBC. Elle a dit ne pas savoir si cette attaque avait été dirigée par un gouvernement étranger.

Aux dires d’Europol, l’Office de police criminelle européen, cette cyberattaque serait “d’un niveau sans précédent”.

Rançon demandée

Les sites touchés sont nombreux: le ministère russe de l’intérieur a indiqué en avoir été victime, la compagnie ferroviaire publique allemande (DB) est aussi concernée. Alors que des panneaux d’affichages en gare ont été hackés, la Deutsche Bahn a toutefois certifié que l’attaque n’avait eu aucun impact sur le trafic.

Selon la société de sécurité informatique Kaspersky, la Russie est le pays qui a été le plus touché. D’après les médias russes, plusieurs ministères ainsi que la banque Sberbank ont été affectés.

Les autorités américaines et britanniques ont conseillé aux particuliers, entreprises et organisations touchés de ne pas payer les pirates informatiques qui exigent un paiement pour débloquer les ordinateurs infectés.

Réponse concertée

Les ministres des finances du G7, réunis samedi à Bari, dans le sud-est de l’Italie, se sont dits prêts à mener une lutte commune contre la menace croissante des cyberattaques internationales. “Une politique de réponses appropriées pour l’ensemble de l’économie est nécessaire”, indique leur projet de communiqué conjoint que l’agence de presse Reuters a pu consulter.

Ils pourraient prochainement annoncer une coopération renforcée pour lutter contre le piratage informatique, les Etats-Unis et le Royaume-Uni étant chargés de mener une cellule de réflexion pour mettre au point une stratégie internationale de prévention.

Le texte appelle à des actions concertées entre les Etats membres pour repérer rapidement les vulnérabilités du système financier mondial et insiste sur l’importance de mesures efficaces pour évaluer la cyber sécurité des entreprises financières.

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