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Grütli sans crânes rasés et présidentes très applaudies

Micheline Calmy-Rey (au centre), star du jour au Grütli. Keystone

Les présidentes de la Confédération et du Parlement acclamées par 2000 personnes pour la fête nationale au Grütli. Une prairie dont la police a dû repousser quelques extrémistes de droite, tentant d'accoster par le lac.

Micheline Calmy-Rey s’en est pris à ceux qui prônent «l’exclusion et le renvoi» des étrangers, allusion directe à l’initiative des nationalistes de l’UDC, tandis que la présidente du Parlement Christine Egerszegi a loué les vertus du compromis.

Le matin, quelques sympathisants d’extrême droite ont tenté d’accoster au Grütli avec des bateaux pneumatiques. La police les a «poliment mais fermement» prié de quitter les lieux.

Sur la prairie mythique quelque 2000 personnes ont applaudi l’arrivée de l’oratrice principale, Micheline Calmy-Rey, venue à pied. Accompagnée d’une centaine d’invités, la présidente de la Confédération a emprunté la ‘Voie suisse’.

Quant à la présidente du Conseil national, la radicale (droite) argovienne Christine Egerszegi, elle a fait le trajet en bateau vêtue d’un costume traditionnel de son canton. Plusieurs parlementaires et simples citoyens ont fait le voyage avec elle dans une ambiance bon enfant.

Intégration

Dans son discours, Micheline Calmy-Rey a plaidé en faveur de l’intégration des étrangers. «Ce dont nous avons besoin, c’est d’unir et non pas d’exclure», a-t-elle déclaré. La Suisse ne pourra préserver son identité au 21e siècle que dans la coexistence pacifique des différences.

Lançant une pique à l’UDC, elle a ajouté qu’il existe en Suisse des forces politiques qui exploitent sans scrupules les peurs. «Cette politique est inadmissible et inopportune, car l’exclusion et le renvoi ne résolvent rien».

Seconde personnalité à s’exprimer, la présidente du Conseil national (chambre basse du Parlement) Christine Egerszegi a loué le système politique suisse. L’aptitude à trouver des compromis est la recette qui fait le succès de la Suisse. Selon l’Argovienne, la Suisse peut également obtenir beaucoup à l’avenir en agissant de façon unie.

Autres discours, autres tons

Les collègues de Micheline Calmy-Rey au gouvernement se sont également exprimés en ce 1er Août. A Schwarzenburg, dans le canton de Berne, lors de la première de ses quatre allocutions, l’UDC Christoph Blocher a adopté un ton plus martial, critiquant «l’empiètement» du droit et des accords internationaux sur les lois approuvées par le «peuple souverain».

Une évolution en contradiction avec l’esprit du Pacte fédéral de 1291, selon le ministre. La lutte contre les baillis n’est jamais terminée, c’est une lutte permanente pour la liberté, a-t-il martelé.

Moritz Leuenberger, l’autre socialiste du gouvernement s’est fait quant à lui le chantre des régions périphériques. A Palagnedra, dans le canton du Tessin, il a opposé une fin de non-recevoir à la vision d’Avenir Suisse. Pour lui comme pour ses collègues, «il ne doit pas y avoir en Suisse de périphéries délaissées».

Sans le lac de barrage de Palagnedra, commune de 118 habitants, il n’y aurait pas de Festival du film à Locarno. Car ce barrage fournit l’électricité qui permet d’éclairer la ville, a-t-il rappelé à titre d’exemple.

Eloge du mérite

«Le succès n’est pas un état en soi, il est un produit»: par ces mots, Samuel Schmid a invité mercredi les citoyens de Zuchwil, dans le canton de Soleure, à s’engager pour inscrire un nouveau chapitre dans «l’histoire à succès de la Suisse». Mais à ses yeux, ce succès se mérite.

Au cours d’une cérémonie oecuménique, le ministre UDC s’est montré reconnaissant pour les 150 ans de paix en Suisse. «Nous vivons dans un pays merveilleusement beau», un pays où l’on se sent en sécurité, qui dispose d’infrastructures modernes et d’un équilibre politique et social, a-t-il rappelé.

Enfin, à Greifensee, dans le canton de Zurich, la démocrate-chrétienne Doris Leuthard a appelé ses concitoyens à remplir leurs devoirs et à assumer leurs responsabilités. Et de rappeler que même en année électorale, il faut rester digne, ne pas rechercher son avantage personnel en disant «je veux, je veux, je veux».

swissinfo et les agences

Depuis 15 ans, les paysans suisses invitent la population à bruncher à la ferme le 1er Août.

Cette année, quelque 200’000 personnes se sont pressées à l’un des 420 rendez-vous organisés sous l’égide de l’Union suisse des paysans.

Au menu, pain croustillant, beurre, fromage, confitures, œufs, fruits, gâteaux, röstis et lait de la ferme, ainsi que l’occasion de rencontrer les familles paysannes afin de se faire une idée de la vie à la campagne.

Deux ministres étaient de la partie, en toute simplicité et sans protocole: Pascal Couchepin sur un alpage fribourgeois et Hans-Rudolf Merz près de chez lui, dans le canton d’Appenzell.

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