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La Suisse a désormais le 15e Parlement le plus féminin du monde

Adele Thorent und Ada Marra
Viele Frauen ziehen nach dem Wahlen am 20. Oktober ins Parlament ein. Freude herrscht zum Beispiel bei Adele Thorens (links) und Lisa Mazzone von den Grünen. Keystone / Salvatore Di Nolfi

Les élections fédérales 2019 n’ont pas été seulement celles des Verts mais aussi celles des femmes. La Suisse figure désormais parmi les pays d’Europe et du monde qui comptent le plus important pourcentage de femmes à la Chambre basse. 

Le 14 juin 2019, des centaines de milliers de femmes ont fait grève. Elles sont descendues dans la rue pour exiger d’être mieux représentées en politique. Personne n’osait toutefois espérer ce qui s’est produit le 20 octobre. La parité n’est certes pas encore atteinte mais la part de femmes à la Chambre basse du Parlement (Conseil national) a fait un bon de dix points de pourcentage, passant de 32 à 42 pour cent.

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​​​​​​​En comparaison internationale, la Suisse passe ainsi de la 38e à la 15e place du classement des Parlements les plus féminins. Elle prend la sixième place au niveau européen. 

Le Rwanda en tête du classement

Le Rwanda occupe la première place du classement de l’Union interparlementaire. Il y a des raisons historiques à la présence de 61% de femmes au Parlement rwandais. Après le génocide de 1994, la politique a été radicalement restructurée, et le pays a adopté une série de lois instaurant la parité.

La Suisse est bien loin du score rwandais. Néanmoins, le 20 octobre, les électrices et les électeurs ont véhiculé un message fort: il faut plus de femmes en politique. Ils ont élu 84 femmes sur 200 députés.

Augmentation de la proportion de femmes au Parlement

Dans presque tous les partis, plus de femmes que lors des législatures précédentes ont été élues. Chez les socialistes (PS /gauche) et les Verts, les conseillères nationales seront plus nombreuses que leurs homologues masculins. Même si l’UDC dispose seulement de 25% de femmes députées, le parti a tout de même augmenté sa proportion de femmes.

La grève des femmes du 14 juin explique certainement en partie l’augmentation du nombre de femmes sous la Coupole fédérale. De plus, le mouvement citoyen «Helvetia ruft!» (l’appel d’Helvetia) s’était fixé l’objectif de faire entrer davantage de femmes en politique, en les incitant notamment à se porter candidates. Leur appel semble avoir été entendu.

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«Un regard différent sur la politique»

Interrogée dans le 19h30 de la Radio Télévision Suisse (RTS), l’ancienne conseillère fédérale Micheline Calmy-Rey a fait part de sa grande satisfaction: «On sentait déjà depuis la grève du 14 juin que c’était un moment extraordinaire. On était jugées comme des frustrées, et là, tout d’un coup, ces dizaines de milliers de femmes dans la rue! Et ça c’est traduit dans les résultats électoraux, c’est génial!», s’est réjouie l’ex-ministre des Affaires étrangères.

«C’était la volonté de mettre fin à ces discriminations salariales, à une politique familiale qui est trop prudente. Les femmes ont un regard différent sur la politique, elles sont aussi beaucoup plus pour la protection de l’environnement, elles donnent la vie, donc elles font attention», soutient celle qui est devenue la deuxième femme à devenir présidente de la Confédération après Ruth Dreifuss.

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