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L’ONU adopte à Genève une déclaration contre le racisme

La conférence dure encore jusqu'à vendredi. Reuters

La déclaration finale de la conférence de l'ONU contre le racisme a été adoptée par consensus mardi à Genève. Le texte appelle le monde à combattre l'intolérance. La Suisse se félicite de cet aboutissement et répond aux attaques israéliennes.

Aucun pays n’a demandé le vote et le document n’a pas été modifié par rapport au texte du Russe Youri Boychenko, adopté par le comité préparatoire vendredi dernier. Tous les groupes régionaux ont approuvé cette version.

Plusieurs pays occidentaux, dont les Etats-Unis, boycottaient la conférence de peur qu’elle ne serve, comme la précédente en Afrique du Sud en 2001, de tribune anti-israélienne et contre la liberté d’expression sur les religions.

Lundi, de nouvelles déclarations anti-israéiennes du président iranien Mahmoud Ahmadinejad ont déclenché des applaudissements d’une partie de l’assistance tandis que de nombreuses délégations, notamment européennes, quittaient immédiatement la salle.

La conférence se poursuivra néanmoins jusqu’à vendredi pour entendre tous les participants, a précisé un porte-parole de l’ONU.

Un signal fort

Au nom de la Suisse, pays-hôte de la conférence, la ministre des Affaires étrangères Micheline Calmy-Rey s’est dite «très satisfaite» de cet aboutissement et a remercié toutes les délégations «pour leur flexibilité et leur esprit coopératif».

«Nous sommes encouragés et heureux qu’un texte ait été adopté. Il permettra de faire des progrès contre toutes les formes du racisme. C’est un succès», a affirmé la cheffe de la diplomatie, arrivée par surprise à Genève, quelques minutes après l’adoption du document.

«Après les propos inacceptables d’hier, c’est un signe très important à l’égard des victimes du racisme», a déclaré Micheline Calmy-Rey. Selon elle, l’adoption du texte est une réponse appropriée. «C’est un signal fort à l’égard des victimes sur un long chemin», a-t-elle ajouté.

«La Suisse est une amie d’Israël»

Interrogée par plusieurs journalistes à l’issue de son discours, la ministre a répliqué aux attaques israéliennes contre la Suisse et défendu la rencontre de dimanche entre le président de la Confédération et le président iranien.

«La Suisse représente les intérêts américains en Iran. Nous devons avoir des contacts. C’est notre job», a déclaré Micheline Calmy-Rey, qui s’est dite «surprise» par la réaction de Jérusalem et le rappel de l’ambassadeur israélien en Suisse.

«Israël avait été informé préalablement de la rencontre» entre le président de la Confédération et le président Ahmadinejad, a-t-elle rappelé. «J’espère que la crise avec Israël ne durera pas. J’espère que l’ambassadeur va revenir».

Et d’ajouter que la Suisse est une amie d’Israël. «Nous ne partageons pas les vues de M. Ahmadinejad sur l’Holocauste», a-t-elle dit à un journaliste israélien.

Et si ces propos «inacceptables» n’ont pas fait sortir la délégation suisse de la salle de l’ONU, à l’inverse des pays de l’Union européenne, c’est «parce que la Suisse n’est pas partisane de la chaise vide. Nous ne voulons pas laisser le champ libre à d’autres, c’est pour cela que nous sommes restés» a encore expliqué Micheline Calmy-Rey.

swissinfo et les agences

Durban. En septembre 2001 dans la ville sud-africaine de Durban, l’ONU tient un sommet contre le racisme.

Israël. La conférence donne lieu à des manifestations prônant la destruction d’Israël et à une déclaration de la société civile considérée comme antisémite.

Unanimité. La conférence évite in extremis le naufrage par l’adoption à l’unanimité d’une déclaration finale et d’un plan d’action dont le contenu suscite le soulagement du gouvernement israélien qui s’était pourtant retiré des négociations, tout comme les Etats-Unis.

Suivi. Comme de coutume à l’ONU, le sommet de Durban fait l’objet d’une conférence de suivi chargée d’évaluer la mise en œuvre des textes adoptés en septembre 2001.

Genève. La conférence d’examen de Durban se déroule à Genève du 20 au 24 avril 2009.

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