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Pourquoi la Suisse a besoin d’une chaire spatiale

Les travaux de la chaire des technologies spatiales trouveraient des applications dans les expériences menées par la station spatiale internationale (ISS). Keystone Archive

L'EPFL et l'institut de microtechnique de l'université de Neuchâtel s'associent pour offrir à la Suisse sa toute première chaire spatiale.

L’astronaute Claude Nicollier en sera le parrain. Il devrait promouvoir le projet au niveau international.

Astronaute et…ambassadeur. Le destin de Claude Nicollier semble tracé. La Suisse entend mettre à profit sa renommée pour assurer la promotion de la première chaire des technologies spatiales du pays.

Produit d’une collaboration entre l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL) et de l’Institut de Microtechnique (IMT) de l’Université de Neuchâtel, cette nouvelle formation universitaire est quasiment opérationnelle, précise le quotidien économique l’Agefi dans son édition de mercredi.

Anticiper le mouvement

Philippe Vollichard, adjoint du doyen de la faculté des Sciences et techniques de l’ingénieur de l’EPFL, précise à swissinfo que la nouvelle chaire sera une «tenure track».

Il s’agit d’un poste confié à un très jeune professeur-assistant. Ce dernier sera titularisé au bout de cinq à six ans, pour autant qu’il ait fait ses preuves.

Le poste a déjà été mis au concours, sur une base internationale. Une commission de nomination sera créée prochainement.

Quant au financement, il pourra être réglé dans le cadre de la convention qui lie l’EPFL au IMT, et qui doit être renégociée l’année prochaine.

Actuellement Lausanne verse à Neuchâtel quelque 800 000 francs par année, pour quatre professeurs (y compris les assistants et les frais de fonctionnement), qui viennent enseigner à 25% à l’EPFL.

Or, il se trouve que deux, voire trois de ces professeurs vont prendre leur retraite dans les prochaines années. Mais même sans attendre jusque là, l’EPFL serait prête à investir un peu à l’avance pour financer la nouvelle chaire.

«Ce serait une manière d’anticiper le mouvement», confirme Philippe Vollichard.

Soutien financier de Berne

De son côté, la Confédération entend encourager activement cette chaire spatiale. Charles Kleiber se félicite du renforcement de la coopération entre l’EPFL et l’IMT.

Le Secrétaire d’Etat à la science n’exclut pas «une aide financière de la Confédération pour soutenir ce projet, si le besoin s’en fait sentir sur la période 2004-2007».

Une nouvelle vitrine

Il faut dire que la Suisse n’a jamais caché ses ambitions européennes. Elle finance déjà, à hauteur de 100 millions de francs par année, l’Agence spatiale européenne (ESA).

Cette future chaire spatiale tombe donc à pic. Il s’agit d’une nouvelle vitrine qui permettra à la Suisse d’augmenter sa participation dans les programmes internationaux tout en assurant la promotion de son savoir-faire à l’étranger.

Son «know-how» est en effet important. Notamment dans les sciences de l’infiniment petit. En effet, les micro et les nanotechnologies constituent un domaine de compétences unanimement reconnues.

Au nombre des nouvelles priorités de l’EPFL, ces matières ont fait depuis plusieurs décennies la réputation industrielle du canton de Neuchâtel. Raison pour laquelle, en plus de l’IMT, le Centre Suisse d’Electronique et de Microtechnique (CSEM) et l’Observatoire de Neuchâtel (ON) sont étroitement associés au projet.

L’application des sciences de l’infiniment petit à la technologie spatiale visera principalement à réduire la taille et le poids des satellites tout en leur permettant de communiquer entre eux via un réseau distribué.

Les pico satellites du futur ne devraient peser que quelques kilos, contre plusieurs tonnes à l’heure actuelle. Les nanosciences, la microfluidique, la chimie et les biotechnologies profiteront, elles aussi, de la naissance annoncée de cette chaire spatiale bien helvétique.

swissinfo

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