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Prix Nansen à un Nigérian lié à la libération des filles de Chibok

Le Nigérian Zannah Mustapha a accueilli des centaines d'enfants affectés par les violences liées à Boko Haram dans son établissement lancé il y a dix ans. Keystone/Rahima Gambo sda-ats

(Keystone-ATS) Zannah Mustapha a contribué à la libération des filles de Chibok par les djihadistes de Boko Haram. Cet enseignant nigérian est récompensé cette année du Prix Nansen pour les réfugiés, a indiqué lundi le HCR à Genève.

M. Mustapha a été décisif pour négocier la libération en octobre 2016 de 21 jeunes filles détenues pendant plus de deux ans par Boko Haram. Et aussi pour celle de plus de 80 autres filles en mai dernier.

L’enseignant a lancé en 2007 une école à Maiduguri, dans l’Etat de Borno ciblé par Boko Haram dans le nord-est du pays. Ce site est resté ouvert pendant tout le conflit qui a fait environ 20’000 victimes, dit le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR).

Malgré les risques, il offre une éducation, des repas, des vêtements et des soins gratuits pour les enfants affectés par les violences. Les orphelins des deux parties sont les bienvenus comme symbole de réconciliation dans la région. “C’est un lieu où chaque enfant compte”, dit M. Mustapha qui travaille avec des bénévoles.

Plus de 500 enfants

“L’éducation constitue l’un des outils les plus importants pour aider les enfants réfugiés à surmonter les horreurs de la violence et du déplacement forcé”, relève de son côté le Haut commissaire de l’ONU aux droits de l’homme Filippo Grandi. Et elle leur permet d’éviter d’être utilisés par des groupes armés.

Mais des dizaines de milliers de jeunes Nigérians sont déscolarisés, notamment en raison de la destruction d’écoles et du décès d’enseignants tués par Boko Haram.

Le nombre d’enfants dans le site ouvert par M. Mustapha a été multiplié par quinze en dix ans pour atteindre 540 personnes. Des milliers d’autres se trouvent sur une liste d’attente. En 2016, l’enseignant a ouvert un second établissement quelques kilomètres plus loin. Celui-ci accueille chaque jour 88 enfants déplacés.

Par ailleurs, M. Mustapha a aussi lancé un centre qui soutient environ 600 veuves à Maiduguri. Le Prix, qui consiste en une médaille et 100’000 dollars, lui sera remis lors d’une cérémonie prévue le 2 octobre à Genève.

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