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Recherches et évacuations de logements menaçants continuent

De nouveaux bâtiments ont été évacués vendredi matin à Marseille, à proximité des immeubles qui se sont effondrés lundi. Le drame a fait huit morts (archives). KEYSTONE/AP/CLAUDE PARIS sda-ats

(Keystone-ATS) De nouveaux logements ont été évacués par précaution vendredi matin dans le centre-ville de Marseille, où les recherches de victimes se poursuivaient quatre jours après l’effondrement de deux immeubles vétustes. On dénombre désormais au moins huit morts.

Soixante-cinq sauveteurs continuent de déblayer le tas de gravats de la rue d’Aubagne dans le quartier populaire de Noailles, en plein centre-ville, a expliqué à l’AFP un porte-parole des marins-pompiers. Au total, “690 m3 de gravats ont été enlevés, sur 1500 m3 programmés”, soit un peu moins de la moitié, a-t-il précisé.

Les corps de cinq hommes et trois femmes ont été retrouvés morts depuis l’effondrement spontané lundi de ces deux immeubles vétustes. Une femme a été extraite sans vie des décombres vendredi. Les autorités recherchaient à priori huit personnes ensevelies.

Les opérations de déblaiement et de recherche de victimes sont très délicates depuis le début de la semaine en raison de la fragilité des bâtiments voisins: les marins-pompiers redoutent qu’ils ne s’effondrent à leur tour, et ont dû en abattre, au moins partiellement, certains.

Nouvelles évacuations

Vendredi matin, dans la zone concernée et à ses abords, de nouveaux logements ont été évacués, par précaution, a-t-on appris auprès de la mairie. Rien que pour la nuit de jeudi à vendredi, la ville a pris en charge et relogé 236 personnes dans des hôtels, a précisé un porte-parole.

Mis en cause par ses opposants et par des habitants du quartier de Noailles, miné par l’habitat insalubre et vétuste, le maire LR de Marseille Jean Gaudin s’est une nouvelle fois défendu vendredi matin.

“Ce qui me contrarie, c’est de sembler dire que nous n’aurions pas fait l’effort nécessaire sur cette politique d’éradication de l’habitat indigne. Je l’ai commencée il y a longtemps”, a déclaré celui qui est maire de Marseille depuis 23 ans, tout en déplorant la lenteur des procédures pour intervenir sur des propriétés privées.

“Bouc émissaire”

“Alors aujourd’hui, devant un pareil drame, il faut un bouc-émissaire. Naturellement, un maire dans une ville est toujours responsable de tout. Je n’échappe pas à cela”, a-t-il ajouté.

Les quatre députés la République en Marche de Marseille lui ont répondu, dans une lettre ouverte, que les réformes votées ces derniers mois par le gouvernement lui donnaient “les moyens d’action” nécessaires, l’enjoignant de “remettre totalement en cause” sa politique contre l’habitat indigne. “À défaut, il faudra que soit envisagé le retrait de votre compétence en matière d’habitat”, menacent-ils.

Coté judiciaire, une enquête a été ouverte par le parquet de Marseille, confiée à la police judiciaire, pour faire la lumière sur le déroulement du drame, ses causes, et déterminer d’éventuelles responsabilités.

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