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Rente-pont pour travailleurs âgés: des UDC lancent le référendum

Benjamin Fischer, président de la section UDC zurichoise, estime que la rente-pont pour les chômeurs de plus de 60 ans est une "tromperie" (archives). KEYSTONE/WALTER BIERI sda-ats

(Keystone-ATS) Un comité formé de membres de l’UDC a lancé jeudi le référendum contre la rente-pont pour les chômeurs de plus de 60 ans. Le parti suisse n’est pas directement au front sur cette bataille.

L’UDC se concentre sur son initiative de limitation et d’autres référendums, a expliqué Benjamin Fischer, président de la section zurichoise de l’UDC et co-président du comité référendaire. En principe, ce serait aux fédérations des employés et employeurs, notamment des arts et métiers, de défendre leurs membres. “Mais elles dorment”, a-t-il lancé devant la presse à Berne.

Cette nouvelle prestation sociale n’est rien d’autre qu’une invitation à licencier les travailleurs âgés, estime le jeune député du Grand conseil zurichois. M.Fischer la qualifie d’arnaque. “On ignore tout des coûts qu’elle va entraîner et du nombre réel de chômeurs qui vont la demander”, poursuit-il. Après la crise du Covid-19, c’est une “Black Box” complète.

Il n’y a pas que les travailleurs âgés qui sont exclus du marché du travail, précise encore le Zurichois. Les jeunes Suisses sont aussi confrontés à la concurrence de la main-d’oeuvre européenne. L’UDC a dans ce contexte lancé son initiative “Pour une immigration modérée” (dite “initiative de limitation”) sur laquelle le peuple se prononcera le 27 septembre.

Volonté du peuple bafouée

Pour le conseiller national Mike Egger (SG), cette nouvelle prestation n’est pas une aide pour les travailleurs âgés, mais bien plus un moyen de torpiller l’initiative de l’UDC. Le projet bricolé dans la hâte n’est rien d’autre qu’un achat de votes auprès de la génération avant la retraite pour qu’elle refuse le texte sur l’immigration, a renchéri Jean-Luc Addor (VS).

Le texte ne fait que dissimuler le fait que le Parlement a notoirement bafoué la volonté du peuple sur l’initiative contre l’immigration de masse acceptée en 2014. La préférence indigène n’a rien changé à l’éviction des Suisses du marché du travail.

La rente-pont crée encore davantage de personnes à la charge de l’Etat. Elle constitue une attaque contre la classe moyenne. Les limites fixées en matière de fortune punissent finalement tous ceux qui ont épargné durant leur vie.

Avec les partenaires sociaux

Le projet, adopté début juin par le Parlement, prévoit une aide pour les chômeurs en fin de droit. Il devrait coûter 150 millions de francs par an.

Environ 3400 personnes devraient en bénéficier. Les ménages de plus d’une personne devraient obtenir une rente-pont de 65’643 francs par an au maximum. Pour les personnes seules, cette aide sera de 43’762 francs. Elle est strictement soumise à condition. Au Parlement, l’UDC a été la seule formation à s’opposer à cette nouvelle assurance sociale.

La rente-pont fait partie d’un paquet de mesures que le Conseil fédéral a élaboré avec les partenaires sociaux pour favoriser la main-d’oeuvre indigène et répondre à l’initiative UDC contre la libre circulation.

Le comité référendaire a jusqu’au 8 octobre pour réunir les 50’000 signatures. Outre Benjamin Fischer, il est présidé par les conseillers nationaux Manuel Strupler (TG), Jean-Luc Addor (VS), Mike Egger (SG), Monika Rüegger (OW) et le conseiller aux Etats Jakob Stark (TG). L’UDC soutiendra la récolte de signatures.

Pour l’Union syndicale suisse (USS) la manœuvre du comité UDC est transparente: “elle ne vise qu’à diluer la responsabilité de s’attaquer à une avancée sans précédent pour les travailleuses et travailleurs licenciés en fin de carrière”, estime l’USS dans un communiqué.

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