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Rohingyas: l’ONU a achevé sa première évaluation à Rakhine

L'ONU a pu accéder à des dizaines de villages dans le nord de l'Etat birman de Rakhine (archives). KEYSTONE/AP AFP Pool/YE AUNG THU sda-ats

(Keystone-ATS) L’ONU a achevé sa première évaluation au nord de l’Etat birman de Rakhine d’où ont fui plus de 700’000 Rohingyas vers le Bangladesh en un an. Deux agences onusiennes ont visité en septembre des dizaines de villages, a indiqué vendredi à Genève le HCR.

Cette mesure a porté sur 23 villages et trois groupements de villages. Elle était prévue dans l’accord signé en juin entre le gouvernement birman, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR). En raison du nombre limité de sites visités, elle “ne permet pas de plus larges conclusions” que les besoins à court terme de la population, a dit devant la presse un porte-parole du HCR.

Des initiatives locales qui pourraient soutenir les efforts du gouvernement ont été identifiées. L’impact sur l’économie locale a lui été important et il s’ajoute aux restrictions de mouvement et au manque d’accès à l’éducation, à des prestations et à la santé. Certaines personnes ne se déplacent pas en raison des conditions de sécurité qui ne sont pas adaptées.

Certaines communautés ont maintenu ou repris un dialogue, mais pas toutes. Toutes ont salué l’arrivée des collaborateurs de l’ONU qui souhaitent établir des mesures de confiance. Vendredi matin, l’ONU a entamé une seconde partie de son évaluation dans trois sites. Les deux agences onusiennes souhaitent garantir un suivi et pouvoir élargir encore leur évaluation.

Jusqu’à présent, seul le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) avait accès à l’ensemble de cet Etat. Le protocole d’accord conclu entre les deux agences onusiennes et le gouvernement prévoit aussi une possibilité pour les Nations Unies d’apporter une assistance dans cette zone. Un arrangement ciblé par certains, notamment la rapporteuse spéciale de l’ONU sur la Birmanie, parce qu’il ne reconnaît pas explicitement la citoyenneté des Rohingyas.

Récemment, la Mission d’établissement des faits sur la Birmanie avait elle recommandé des poursuites contre six hautes responsables de l’armée, dont un était venu en Suisse en voyage officiel en 2017, pour génocide. Le Conseil des droits de l’homme vient de lancer un mécanisme pour rassembler et préserver des preuves qui pourront être utilisées par des tribunaux nationaux ou internationaux qui se prononceront sur la Birmanie.

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