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Scandale Petrobras: un ex-cadre de Trafigura dans le viseur du MPC

Un ex-cadre de Trafigura se retrouve dans le viseur du MPC dans le cadre du scandale Petrobras (archives). KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI sda-ats

(Keystone-ATS) Un ex-cadre du négociant en matières premières genevois Trafigura est sous le coup d’une procédure pénale du Ministère public de la Confédération (MPC). Cette enquête est liée au scandale de corruption internationale de la firme brésilienne Petrobras.

Le MPC a ouvert une procédure pénale contre un collaborateur de cette entreprise, confirme celui-ci à l’ats. Il revenait sur des informations publiées dimanche dans la NZZ am Sonntag et précédemment dans une enquête du Temps. La procédure du MPC fait partie du complexe d’enquêtes Petrobras.

Selon Le Temps et la NZZ am Sonntag, le cadre visé par le MPC est Mariano Marcondes Ferraz, membre de la direction de Trafigura depuis mars 2014. Il a été arrêté le 26 octobre au Brésil.

Une décision de la justice brésilienne, datée du même jour et disponible en ligne, indique que M. Ferraz est accusé d’avoir payé pour plus de 800’000 dollars de pots-de-vin à un ancien directeur de Petrobras, via un compte d’une société offshore auprès de la banque privée genevoise Lombard Odier.

Contrats surfacturés

L’ex-dirigeant de Petrobras, arrêté en mars 2014, a collaboré avec les autorités. Ses déclarations à la police, en échange d’une réduction de peine, ont révélé l’existence d’un cartel des principales entreprises de construction du Brésil qui se répartissaient des contrats surfacturés.

Le document de la justice brésilienne indique aussi que M. Ferraz s’est rendu à de multiples reprises au siège de Petrobras entre 2010 et 2014. Mais Mariano Marcondes Ferraz était aussi actif pour une autre société, Decal, également en affaires avec Petrobras.

Les allégations de la justice renvoient à ces activités-là et non à Trafigura, a-t-il indiqué à l’ats. Le groupe genevois a rappelé qu’il n’a jamais été partie prenante du contrat entre Petrobas et Decal.

Les autorités suisses ne l’ont d’ailleurs pas contacté. Quant à M. Ferraz, Trafigura a annoncé il y a dix jours qu’il avait démissionné avec effet immédiat de ses fonctions de dirigeant, écrit-il encore.

Quatre entreprises

Le Ministère public de la Confédération ne fait pas d’autres commentaires, renvoyant au secret de l’instruction. Il se contente de rappeler qu’il a ouvert, depuis avril 2014, environ 60 enquêtes pénales pour soupçon de blanchiment d’argent et corruption d’agents publics étrangers. Parmi ces enquêtes, quatre sont dirigées contre des entreprises.

Plus de 1000 comptes auprès d’une quarantaine d’établissements bancaires ont été analysés par le MPC. Des fonds d’une valeur totale de 771 millions de francs ont été gelés. Vu l’ampleur de la tâche, le MPC et fedpol ont mis sur pied une task force. La FINMA, le gendarme financier de la Confédération, a également ouvert quatre procédures.

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