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Schneider-Ammann voit un affaiblissement du franc à l’automne

Johann Schneider-Ammann a souhaité des conditions cadres qui permettent notamment aux entreprises sous-traitantes d'oeuvrer en Suisse (archives). KEYSTONE/GIAN EHRENZELLER sda-ats

(Keystone-ATS) Johann Schneider-Ammann parie sur un affaiblissement du franc à l’automne après les élections allemandes. Le conseiller fédéral a ouvert mardi à Genève le salon des sous-traitants en étant aussi confiant pour une reprise de l’industrie horlogère.

Il a rencontré plusieurs exposants du salon EPHJ-EPMT-SMT qui rassemble les acteurs de l’horlogerie, des technologies médicales ou des microtechnologies. Parmi eux, le chef du Département fédéral de l’économie, de la formation et de la recherche (DEFR) a discuté du franc fort avec le patron d’un groupe jurassien actif dans la microtechnique.

“J’ai fait le pari d’un euro à 1,13 franc après les élections allemandes” prévues en septembre, lui a-t-il dit. Des PME ont dû déposer leur bilan, a rappelé le patron du groupe Acrotec, François Billig. “En dessous d’un euro à 1,10 franc, cela devient dur. En dessous de 1 franc, cela deviendrait très dur”.

M. Schneider-Ammann admet que malgré l’élection du président français Emmanuel Macron, les difficultés sur le Brexit et la situation politique aux Etats-Unis “ne vont pas contribuer à affaiblir le franc qui reste une monnaie refuge”. “Nous devons poursuivre nos efforts pour rester compétitifs”, a-t-il dit à l’ats.

Autre chantier difficile, l’industrie horlogère pourrait reprendre dans les prochains mois, selon le conseiller fédéral. A condition de réduire les coûts et d’obtenir davantage de flexibilité. Les marques ont accepté des efforts en terme “de produits, de production et de coûts”, a répondu à l’ats le président de la Fédération horlogère (FH) Jean-Daniel Pasche. Sur le scénario de mesures supplémentaires, “tout dépendra des entreprises”.

Favorable à un taux unique de TVA

Dans les allées, le vote de Moutier dimanche s’est aussi invité. Le délégué à la promotion économique jurassienne Jean-Claude Lachat a demandé sur le ton de la boutade que la superficie du salon attribuée aux entreprises de ce canton soit étendue.

Evoquant ses visites sur le site de Tornos, le conseiller fédéral bernois a souligné que le facteur “primordial” est “l’organisation des places de travail, indépendamment du canton”. Il a reconnu une preuve du bon fonctionnement de la démocratie suisse dans le vote de dimanche.

Le conseiller fédéral a en revanche ciblé “l’inflation d’initiatives populaires et parlementaires”. Certaines ont parfois une valeur “douteuse” et cette question détériore les conditions-cadres “centrales pour notre prospérité économique”. Le chef du DEFR a remercié les industriels pour leur “soutien dans le combat contre la bureaucratie”.

Et de saluer “la croissance la plus favorable” en six ans pour l’industrie suisse, notamment celle des machines et la pharma. Parmi les pistes pour faciliter le climat des PME, il propose un taux unique de TVA “qui allégerait leurs charges administratives de près de 10%”.

Autre scénario à explorer, une harmonisation des prescriptions sur les constructions de locaux commerciaux. “Nous réalisons de petites avancées” mais le processus est difficile, dit le conseiller fédéral.

Plus de 800 exposants

Face aux incertitudes politiques, la Suisse doit continuer à s’appuyer sur “l’innovation” et la “qualité”. “La Suisse fait partie des meilleurs sur l’innovation, mais pas sur l’industrialisation de ces projets qui sont souvent transférés ou financés” à l’étranger, déplore M. Schneider-Ammann.

Et d’appeler à faire revenir ces investissements dans un pays que “les compétences et la connectivité” positionnent bien pour les accueillir.

Le conseiller fédéral inaugurait pour la première fois ce salon des sous-traitants. Convié à plusieurs reprises, il avait été contraint de renoncer en raison de la session parlementaire.

Plus de 800 exposants y participent. Un quart d’entre eux viennent de Suisse alémanique et 20% d’une quinzaine de pays, dont six entreprises du Japon. Au total, quelque 20’000 visiteurs professionnels sont attendus.

Les retombées directes et indirectes sont estimées entre 10 et 15 millions de francs. Nouveauté, un village d’une vingtaine de jeunes pousses a été prévu cette année.

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