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Sika a résisté en 2020, mais a été pénalisé par les changes

La Chine s'est démarquée, en affichant des "taux de croissance organique à deux chiffres" grâce à des commandes d'infrastructures. (Archives) KEYSTONE/URS FLUEELER sda-ats

(Keystone-ATS) Le chimiste de la construction Sika a vu ses recettes locales progresser en 2020, malgré la pandémie de coronavirus. Mais ramenée en francs, sa performance a été péjorée. La feuille de route pour 2023 est maintenue.

Sika a généré l’an dernier une croissance de 3,4% en monnaies locales, engrangeant un chiffre d’affaires de 7,88 milliards de francs. Les acquisitions ont contribué à hauteur de 7,2%. Comptabilisée en franc, la performance débouche néanmoins sur une contraction de 2,9%, détaille un compte-rendu provisoire publié mardi.

Malgré des restrictions liées au coronavirus dans la plupart des cent pays où l’entreprise est présente, elle a “été capable d’enregistrer de solides ventes”, selon le communiqué.

Hors effets de changes, l’ultime partiel s’est avéré particulièrement porteur avec une progression organique de 4,1%, que les acquisitions ont encore accentué à 5,5%.

La performance s’inscrit dans le bas de la fourchette des projections articulées par les analystes du consensus AWP, qui misaient en moyenne sur 7,92 milliards. La marge Ebitda doit s’établir pour l’année écoulée autour de 14%, pour s’élargir dans un couloir de 15% à 18% dès l’année en cours.

Forte poussée en Chine

L’an dernier, la région Europe, Moyen-Orient et Afrique a enregistré une hausse des ventes de 4,4%, en retrait par rapport à l’année précédente (+11,5% en monnaies locales). La situation s’est particulièrement améliorée en fin d’année, notamment dans le sud et l’est de l’Europe, quand elle est restée stable en Suisse, en Allemagne et en Autriche.

Dans la zone Amériques, la croissance en monnaies locales n’atteint que 1%, contre 19,3% un an plus tôt. Si les projets de construction ont ralenti aux Etats-Unis, très touchés par la pandémie, la situation en Amérique latine s’est améliorée, selon le document, comme au Brésil, au Chili ou au Pérou.

La Chine s’est démarquée, en affichant des “taux de croissance organique à deux chiffres” grâce à des commandes d’infrastructures.

En revanche, la division Global Business a vu ses ventes reculer de -11,2% en 2020, affectée par le secteur automobile qui a plongé de 17% mondialement. Pour 2021, Sika se montre optimiste pour cette industrie.

La multinationale zougoise reconduit par ailleurs ses ambitions à l’horizon 2023, “malgré la crise du coronavirus et son impact sur les résultats opérationnels”. La feuille de route prévoit une croissance hors effets de changes de 6% à 8% par année, assortie d’un allègement des frais de roulement équivalent à 0,5% des recettes.

Philippe Gamper de la Banque cantonale de Zurich (ZKB) relève que Sika s’est montré particulièrement convaincant dans les régions Europe, Moyen-Orient et Afrique (EMEA) ainsi qu’en Asie. Mais l’effet négatif des changes a été plus important que prévu.

Markus Mayer de Baader Helvea souligne que les marges du groupe ont été plus fortes qu’anticipé par le marché et la croissance organique sous-jacente a été légèrement meilleure que prévu. Les chiffres des ventes 2020 sont une confirmation de son avis positif sur le titre.

Selon Bernd Pomrehn de Vontobel, la marge réalisée démontre la force du modèle économique de Sika. Il confirme le titre à l’achat et relève son objectif de cours à 285 francs, après 270. Morgan Stanley relève également l’objectif de cours à 298 francs contre 295 francs.

Vers 12h50, le titre reculait de 0,94% à 253,10 francs, après un plus haut à 258,80 francs, dans un SMI perdant 0,29%.

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