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Syrie: Carla Del Ponte va démissionner de la Commission d’enquête

Carla Del Ponte est membre depuis 2012 de la commission d'enquête indépendante sur la Syrie, créée sous les auspices du Conseil des droits de l'homme des Nations unies (archives). Keystone/MARTIAL TREZZINI sda-ats

(Keystone-ATS) La Tessinoise Carla Del Ponte va démissionner de la Commission d’enquête des Nations unies sur la Syrie. L’ancienne procureure de la Confédération estime qu’il n’existe “aucune volonté politique” pour soutenir cette commission.

“J’ai décidé de présenter ma démission. J’ai déjà préparé ma lettre”, a-t-elle déclaré lors d’une table ronde en marge du Festival du film de Locarno. “Je suis résignée”, a lancé la Tessinoise, ancienne procureure générale des Tribunaux internationaux pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) et le Rwanda (TPIR).

“Je quitte cette commission qui n’est portée par aucune volonté politique”, a-t-elle ajouté. La Tessinoise va jusqu’à affirmer que sa présence au sein de la commission de l’ONU n’était plus qu’un “alibi”.

“Je n’ai aucun pouvoir tant que le Conseil de sécurité ne fait rien”, a-t-elle notamment dénoncé. “Nous sommes impuissants, il n’y a pas de justice pour la Syrie”, dit-elle aussi.

Un travail qui “doit se poursuivre”

Dans un communiqué, la Commission indique avoir été prévenue par Mme Del Ponte “à la mi-juin” et salue sa “contribution” et ses “efforts”, mais estime que “le travail doit se poursuivre”.

“Il est de notre devoir de persister (…) au nom des innombrables Syriens qui sont victimes des pires violations des droits de l’Homme et crimes internationaux que l’humanité connaît. De tels efforts sont plus nécessaires que jamais”, poursuit la Commission.

Quatre commissaires

La magistrate suisse était membre depuis septembre 2012 de cette commission d’enquête indépendante créée sous les auspices du Conseil des droits de l’homme (CDH) des Nations unies. La commission a été créée le 23 août 2011. Elle est composée de quatre commissaires.

Forte de sa réputation comme procureure générale de la Confédération dès 1994, procureure du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie et de celui pour le Rwanda de 1999 à 2007, la Tessinoise de 70 ans était venue compléter l’équipe dirigée par le Brésilien Paulo Pinheiro. La Suisse avait présenté sa candidature fin août 2012.

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