Syrie: certaines évacuations de civils sont des crimes de guerre
(Keystone-ATS) La Syrie accuse la Tessinoise Carla del Ponte de violer son mandat au sein de la Commission d’enquête indépendante de l’ONU sur le conflit syrien. De son côté, l’institution a dénoncé mercredi à Genève certaines évacuations de civils comme “des crimes de guerre”.
Devant le Conseil des droits de l’homme, le représentant syrien a dénoncé une discussion qui “perturbe” notamment “les efforts de réconciliation” en Syrie. Sans la nommer, il a surtout accusé Mme del Ponte d’avoir violé son mandat en blâmant le régime dans une interview télévisée après l’attaque chimique de Khan Cheikhoun début avril.
La Commission a également mené des investigations sur ces violences qui avaient tué plus de 80 personnes et blessé plus de 290 autres. Dans son discours, son président Paulo Sergio Pinheiro a mentionné cette attaque, sans toutefois attribuer de responsabilité à l’une des parties au conflit.
Civils déplacés et bombardés
En revanche, il a déploré les arrangements conclus entre l’armée syrienne et les rebelles pour l’évacuation de civils. Depuis la situation la plus exposée, celle d’Alep-Est en décembre dernier, neuf accords similaires ont été trouvés, a-t-il indiqué. Ils ont abouti à Barzeh, Qaboun, Wadi Barada, al-Waer, Tishreen, Madaya, Zabadani, al-Foua et Kefraya.
Les parties “évitent généralement la participation des civils” aux négociations de ces compromis et des années d’attaques sur ces zones laissent peu de choix à ces personnes de “rester”, dit M. Pinheiro. “Des milliers de civils ont été déplacés”, la plupart vers Idleb et près d’Alep, a ajouté le président de la Commission.
Mi-avril, un bombardement de terroristes ciblant des évacuées d’al-Foua et Kefraya a fait plus de 100 victimes, dont 68 enfants. La présence de djihadistes à Idleb expose aussi les civils à des raids aériens réguliers des forces pro-gouvernementales.