Des perspectives suisses en 10 langues

Syrie: Mme Del Ponte quitte la Commission sur un appel vibrant

Carla Del Ponte n'est désormais plus membre de la Commission d'enquête indépendante de l'ONU sur la Syrie, présidée par Paulo Sergio Pinheiro. Elle a quitté l'institution en appelant à un tribunal pour les crimes perpétrés dans ce pays (archives). KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI sda-ats

(Keystone-ATS) Carla Del Ponte aura quitté la Commission d’enquête indépendante de l’ONU sur la Syrie sur son appel insistant contre l’impunité. Devant le Conseil des droits de l’homme, elle a demandé lundi à Genève un tribunal spécial sur les crimes en près de 7 ans de conflit.

“Sept ans et une impunité totale: c’est inacceptable”, a martelé la Tessinoise pour sa dernière apparition comme membre de la Commission. Mme Del Ponte avait annoncé début août son retrait de cette institution en raison notamment de l’inaction du Conseil de sécurité, qu’elle a de nouveau ciblée lundi.

“Nous voulons la justice”, a-t-elle insisté. “Nous avons besoin d’un tribunal”. Et d’appeler les Etats membres du Conseil des droits de l’homme, qui ont condamné l’attaque chimique de Khan Cheikhoun de début avril, à “aider” pour obtenir une telle instance.

Auparavant, l’ambassadeur syrien au CDH avait à nouveau dénoncé la Tessinoise, sans la nommer, pour avoir accusé le régime d’être responsable de ce raid quelques jours après ces violences. Dans son dernier rapport sur les violations des droits de l’homme en Syrie publié il y a une dizaine de jours, la Commission a clairement mis en cause l’aviation syrienne.

Lundi, le Conseil des droits de l’homme a remercié pour son mandat Mme Del Ponte, qui a pour sa part évoqué une “expérience spéciale”. L’ambassadeur suisse auprès de l’ONU à Genève a également salué un “travail engagé”.

“Accusations politiques”

Valentin Zellweger a condamné l’attaque de Khan Cheikhoun mais aussi le recours “disproportionné” à la force contre les civils à Raqa par la coalition contre l’Etat islamique (EI) soutenue par les Etats-Unis. Il s’est dit également préoccupé par les déplacements forcés après des accords dans plusieurs zones assiégées.

De son côté, l’ambassadeur syrien a à nouveau estimé que la Commission dépasse son mandat en lançant des “accusations politiques”. Il lui a demandé de dévoiler la nationalité et le profil de toutes les personnes qui ont contribué au rapport.

Lundi également, les membres de la Commission ont rencontré pour la première fois la cheffe du nouveau Mécanisme international chargé de préparer les preuves sur les crimes les plus sérieux en Syrie, Catherine Marchi-Uhel. Ils ont discuté avec elle de la collaboration avec cette nouvelle entité.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision