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Tentative d’assassinat d’une riche épouse sur fond d’affaire Madoff

(Keystone-ATS) La tentative d’assassinat d’une riche épouse, sur fond d’affaire Madoff, occupe le Tribunal criminel de Genève depuis mardi après-midi. Un financier de 57 ans, un entrepreneur de 48 ans, un peintre en bâtiment de 33 ans et un homme de main de 29 ans comparaissent devant leurs juges.

Le procès s’est ouvert avec l’interrogatoire de l’homme de main, accusé d’avoir tenté de tuer la victime pour 400’000 francs. Les faits remontent au 19 février 2012, à 22h48. La quadragénaire, qui rentre de vacances, est déposée devant sa propriété de Chêne-Bougeries par un taxi. Alors qu’elle passe le portail, elle est agressée par ce Kosovar, 1,96 mètre pour plus de 100 kilogrammes

Coups de poing, de genoux, de couteau à la joue et au cou, étranglement: l’agression dure dix minutes, pendant lesquelles la victime se débat et crie. La femme s’évanouit.

Le prévenu a indiqué mardi n’avoir alors pas eu le courage de continuer, et s’être enfui. L’homicide, projeté depuis le mois de juin 2010 par le mari, devait passer pour un cambriolage qui a mal tourné.

Gros héritage

La police soupçonne le mari, dans la maison avec leurs deux enfants au moment de l’agression. Ce gérant de fortune a perdu de l’argent dans la crise et l’affaire Madoff, en 2008. Les époux sont en procédure de divorce.

L’héritage de la femme est estimé à plus 23 millions de francs. L’enquête prend un tour décisif en mai 2012, quand le Kosovar tire un coup de feu contre des individus dans un bar genevois.

Cousin dédouané

Mardi après-midi, le tueur à gages est revenu, en albanais, sur ses déclarations concernant l’implication des différents protagonistes. Il s’est montré brouillon, a mis en cause la qualité de la traduction.

Le Kosovar a affirmé que son cousin n’était pas au courant de sa mission criminelle. Or cet homme est accusé de l’avoir convaincu en 2011 de tuer la victime sur demande de l’entrepreneur, ami du mari, et de l’avoir conduit sur place le soir du crime.

Ce procès, qui doit durer jusqu’au 10 octobre, réunit des ténors du barreau genevois. Me Marc Bonnant défend la victime. Yaël Hayat et Jacques Barillon sont les avocats du mari. Du côté des trois Kosovars, l’entrepreneur est défendu par François Canonica, le recruteur par Robert Assaël et l’homme de main par Claudio Fedele.

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