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Thomas Jordan rejette tout rôle de fonds souverain pour la BNS

Thomas Jordan, président de la direction de la Banque Nationale Suisse (BNS), rejette l'idée d'un fond souverain KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT sda-ats

(Keystone-ATS) La Banque nationale suisse (BNS) ne peut et ne doit pas jouer le rôle de fonds souverain, a affirmé mardi soir son patron Thomas Jordan. Cette idée n’est “pas vraiment bonne”, a-t-il déclaré devant le Club des 100 à Vevey (VD).

Vu le bilan de la BNS qui se situe autour de 700 milliards de francs, beaucoup d’intervenants parlent du rôle de fonds souverain que pourrait endosser la BNS. Il faut cependant rejeter cette “idée pas vraiment bonne”.

Faux modèles

La comparaison avec les exemples de la Norvège et de Singapour n’est pas valable, a souligné Thomas Jordan. Il était invité par le canton de Vaud qui réunissait au “Nest” de Nestlé les 100 entreprises qui paient le plus d’impôts.

Au passif de la Norvège, on trouve des fonds propres issus de la manne pétrolière, alors qu’à Singapour ce sont des excédents budgétaires qui ont garni au fil des ans le panier. La BNS n’est pas dans cette situation, c’est fondamentalement différent, a souligné le président de la direction générale de la BNS.

Contre le franc fort

“On n’a pas de fonds propres. C’est l’augmentation de la masse monétaire” qui explique cette croissance du bilan. Et cette puissance doit servir à acheter des devises pour combattre le franc fort, a expliqué Thomas Jordan.

Afin de constituer un fonds souverain, la Confédération pourrait émettre des obligations d’Etat pour des centaines de milliards de francs, mais on se trouverait alors face à des problèmes d’endettement qui sont contraires à la volonté politique suisse, a poursuivi Thomas Jordan.

Bonne gestion

La BNS pourrait faire crédit à la Confédération, mais la loi lui interdit de financer l’Etat. En outre, cette idée du fonds souverain laisse espérer des gains forcément juteux, alors que la BNS a démontré qu’elle savait mener une gestion professionnelle de ses placements et obtenir toujours des rendements positifs.

Et si la BNS investissait en Suisse, elle provoquerait une appréciation du franc suisse, ce qui est contraire à sa mission, a-t-il conclu.

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