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“Plaire, aimer et courir vite” remporte le prix Louis-Delluc 2018

Mathieu Amalric est un des acteurs, qui joue dans le film "Plaire, aimer et courir vite", qui a remporté le prix Louis-Delluc 2018 (archives). KEYSTONE/EPA/GUILLAUME HORCAJUELO sda-ats

(Keystone-ATS) “Plaire, aimer et courir vite” de Christophe Honoré, une histoire d’amour entre deux hommes dans les années 90 sur fond d’épidémie de sida, a remporté mercredi le prix Louis-Delluc 2018. Cette distinction est considérée comme le Goncourt du cinéma.

“Ça me touche énormément”, a réagi le réalisateur de 48 ans, à l’annonce de son prix, lors d’une cérémonie au Fouquet’s à Paris. “C’est un film qui essaie de proposer un imaginaire sur un temps particulier, les années 90. Une période où la communauté homosexuelle a dû subir une épreuve tragique. Aujourd’hui encore on en perçoit les conséquences”, a-t-il souligné.

“De grands artistes, cinéastes, écrivains ont disparu à ce moment-là et ils manquent toujours aujourd’hui”, a-t-il glissé. Et de citer l’écrivain Hervé Guibert et le cinéaste Jacques Demy.

S’inspirant de sa jeunesse, le film réunit à l’écran Pierre Deladonchamps, Vincent Lacoste et Denis Podalydès. Révélé dans “L’inconnu du Lac”, le premier y incarne Jacques, un écrivain parisien, homosexuel et père d’un jeune garçon.

Un jour, à Rennes, il rencontre Arthur (Vincent Lacoste), un étudiant avec qui il entame une liaison. Ils vont s’aimer le temps d’un été alors que Jacques, malade du sida, sait qu’il n’a plus beaucoup de temps devant lui.

Huit films en lice

Huit autres films étaient en lice pour ce prix: “Les frères Sisters” de Jacques Audiard, récompensé à la Mostra de Venise, “Mademoiselle de Joncquières” d’Emmanuel Mouret, la comédie à succès “Le grand bain” de Gilles Lellouche, “High Life” de Claire Denis, “En liberté” de Pierre Salvadori, “La prière” de Cédric Kahn, “La douleur d’Emmanuel Finkiel, qui représentera la France aux Oscars, et “Mes provinciales” de Jean-Paul Civeyrac.

Créé en 1937, le Prix Louis-Delluc (du nom d’un réalisateur et critique du début du XXe siècle) récompense le meilleur film français de l’année.

Le jury est composé d’une vingtaine de critiques et personnalités, sous la présidence de l’ancien président du Festival de Cannes, Gilles Jacob.

Il a également récompensé cette année deux premiers films: “Les garçons sauvages” de Bertrand Mandico –un conte initiatique où cinq adolescents de bonne famille échouent sur une île sauvage après avoir commis un crime horrible–, ex-aequo avec “Jusqu’à la garde” de Xavier Legrand, sur les violences conjugales.

L’an dernier, le prix Louis-Delluc avait été attribué à “Barbara”, le biopic de Mathieu Amalric consacré à la “dame en noir”, interprété par Jeanne Balibar. Elle avait ensuite reçu un César pour ce rôle.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

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