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Berlin et Ankara tentent de recoller les pots cassés

Sigmar Gabriel (à gauche) et son homologue turc Mevlut Cavusoglu (à droite) mercredi matin à Berlin KEYSTONE/AP dpa/KAY NIETFELD sda-ats

(Keystone-ATS) Berlin et Ankara doivent rebâtir “pas à pas” leur amitié, a déclaré mercredi matin à Berlin le chef de la diplomatie allemande. Pour Sigmar Gabriel, les récentes accusations turques de “nazisme” contre l’Allemagne constituent une “ligne rouge” à ne pas franchir.

“Il n’y a pas d’alternative au dialogue, c’est seulement comme ça que, pas à pas, nous aurons la possibilité de revenir à une relation normale et ordinaire d’amitié entre les Allemands et les Turcs”, a déclaré le ministre allemand des affaires étrangères à l’issue d’une rencontre avec son homologue turc Mevlut Cavusoglu.

“J’ai une nouvelle fois clairement signifié que les comparaisons avec l’époque nazie et les invectives sur la démocratie et les droits de l’Homme en Allemagne sont à proscrire”, a-t-il dit. “Les deux (parties) ont la responsabilité de ne pas franchir certaines lignes rouges, les comparaisons avec l’Allemagne nazie en sont une”, a ajouté Sigmar Gabriel.

M. Cavusoglu ne s’est pas exprimé après cette rencontre qui fut, selon le ministre allemand, “franche, bonne, amicale” tout en étant “dure et controversée sur le fond”.

Berlin accusé d’ingérence

Mardi soir, son homologue turc avait sommé l’Allemagne de “ne pas donner de leçons de démocratie” à la Turquie et accusé Berlin d’ingérence avant le référendum sur le renforcement des pouvoirs du président turc Recep Tayyip Erdogan qui aura lieu le 16 avril. M. Cavusoglu s’est exprimé du balcon de la résidence du consul général de Turquie à Hambourg, dans le nord de l’Allemagne.

La Turquie a accusé Berlin d’empêcher le déroulement de plusieurs meetings électoraux outre-Rhin en faveur de M. Erdogan. Le ministre turc a adressé ses critiques devant quelque 200 de ses compatriotes favorables au référendum.

Selon la police, environ 250 opposants à M. Erdogan, principalement des représentants de la minorité alévie, se sont également massés mardi soir près du consulat, certains brandissant des pancartes telles que “Dictateur Erdogan – Hayir (‘Non’ en turc, ndlr)”.

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