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Brexit: la commission parlementaire britannique réclame un “livre blanc”

La première ministre conservatrice Theresa May se fait toujours attendre sur une stratégie précise sur le Brexit. Keystone/AP/FRANK AUGSTEIN sda-ats

(Keystone-ATS) La Commission parlementaire sur le Brexit souhaite que le gouvernement britannique publie d’ici mi-février un “livre blanc”, indique-t-elle dans un rapport publié samedi. Le document devra détailler son plan de sortie de l’Union européenne (UE).

La commission souligne que le parlement doit être informé “suffisamment de temps avant” le lancement officiel de la procédure de divorce. “Nous espérons donc voir ce plan d’ici à la mi-février 2017 au plus tard”, écrit la commission dans un rapport d’étape sur le Brexit.

Un porte-parole du gouvernement a salué ce rapport tout en répétant “compter présenter nos plans, sous réserve de ne pas porter atteinte à la position du Royaume-Uni dans la négociation, d’ici la fin mars”. C’est la date butoir que s’est fixée la première ministre conservatrice Theresa May pour activer l’article 50 du Traité de Lisbonne.

Au regard de l'”importance cruciale” du processus de lancement du Brexit, la commission souhaite que ces plans soient “publiés sous la forme d’un livre blanc”. Il devra indiquer, entre autres, la “position” du gouvernement sur le maintien ou non du pays dans le marché unique, une des questions clefs de la sortie du Royaume-Uni de l’UE.

Discours attendu mardi

Mme May a laissé entendre la semaine dernière qu’elle donnerait la priorité au contrôle de l’immigration européenne sur l’accès au marché commun européen. Ses partenaires européens lui ont pourtant clairement signifié qu’elle ne pourrait pas avoir l’un et l’autre.

Theresa May pourrait donner plus de précisions mardi lors d’un discours très attendu sur le Brexit. Elle s’est refusée jusqu’ici à dévoiler sa stratégie, s’attirant de nombreuses critiques.

Secteur financier

Dans son rapport, la commission demande également au gouvernement de chercher à préserver un “accès continu” du secteur financier britannique au marchés européen, soit par le maintien des passeports financiers, soit par un dispositif de droits réciproques avec les pays de l’UE. Ces passeports permettent de vendre un produit financier dans l’ensemble de l’union après l’approbation d’un seul des 28 régulateurs nationaux.

La commission appelle le gouvernement à négocier une “période d’ajustement”, plutôt qu’une rupture nette avec l’UE, en cas de changements des conditions d’accès des entreprises britanniques au marché européen. “Quel que soit l’accord conclu, le parlement devra se voir donner la possibilité de voter dessus”, déclare en outre le président de la commission Hilary Benn, dans un communiqué.

Risque sur la stabilité financière

Par ailleurs, le négociateur en chef de l’UE sur le Brexit, le Français Michel Barnier, aurait déclaré à des parlementaires européens qu’ils devaient conclure un accord “spécial” avec le secteur financier britannique afin que le crédit continue d’irriguer le continent, a rapporté vendredi le quotidien britannique The Guardian.

Dans un message sur son compte Twitter, M. Barnier a précisé samedi qu’il ne parlait pas d’un accord avec la City de Londres, le quartier d’affaires de la capitale britannique. “L’UE doit avoir une vigilance particulière quant au risque sur la stabilité financière, pas un accord spécial pour avoir accès à la City”, a-t-il tweeté.

“Une relation spécifique”

Les dirigeants européens considèrent le secteur financier londonien comme une faiblesse potentielle dans les négociations pour les Britanniques. Ils auront à coeur de défendre jusqu’au bout le joyau de leur économie et de maintenir des échanges transfrontaliers avec le continent.

“Il va falloir faire un travail très spécifique dans ce domaine”, aurait déclaré M. Barnier, selon le Guardian, citant le compte-rendu non publié. “Il y aura une relation spéciale/spécifique. Il faudra travailler en dehors du cadre des négociations (…) pour éviter l’instabilité financière”.

M. Barnier a répété que l’UE ne laisserait pas le Royaume-Uni se concocter un Brexit “à la carte” durant la procédure de divorce avec l’Union.

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