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Décret: dans la tourmente, Trump persiste et signe – Obama intervient

Il y a dix jours encore, Barack Obama applaudissait son successeur Donald Trump. Aujourd'hui, les politesses semblent terminées (archives). Keystone/AP/CAROLYN KASTER sda-ats

(Keystone-ATS) Dans la tourmente après sa décision de fermer les frontières aux ressortissants de sept pays musulmans, le président américain Donald Trump a cherché lundi à reprendre la main et a défendu son initiative. Barack Obama est lui sorti de son silence.

Dans une longue salve de tweets matinaux, le président républicain a mis en cause, pêle-mêle, une défaillance informatique au sein de la compagnie aérienne Delta, les manifestations ou encore les réactions faussement outrées selon lui de nombre d’élus du Congrès américain.

“Tout se passe bien avec très peu de problèmes”, a-t-il affirmé, contre toute évidence, citant le secrétaire à la Sécurité intérieure, John Kelly. Accusé d’avoir lancé cette initiative dans la précipitation, il a défendu son approche: “Si l’interdiction avait été annoncée une semaine à l’avance, les ‘méchants’ se seraient précipités dans notre pays”.

L’ancien président Barack Obama est sorti de son silence lundi par la voix d’un porte-parole, dix jours après son départ du pouvoir. Il a encouragé les Américains à manifester en défense de la démocratie. Il est en outre “fondamentalement en désaccord avec l’idée de discrimination pour des raisons de foi ou de religion”, a indiqué le porte-parole de M. Obama, Kevin Lewis, dans un communiqué.

Diplomates dissidents

Plusieurs diplomates américains ont pour leur part protesté officiellement contre le décret. Alors que le ministère des Affaires étrangères est en théorie passé sous le pavillon de l’administration Trump, un nombre indéterminé de ses cadres ont utilisé un “canal” officiel dit de “dissidence” pour contester l’ordonnance, a confié le porte-parole de la diplomatie américaine Mark Toner.

Il n’a pas donné de détails sur le contenu de ce texte, ni le nombre de diplomates qui le soutiennent ou qui l’ont signé. La Maison Blanche a aussitôt lancé un ultimatum à ces diplomates “dissidents”. “Soit ils acceptent le programme, soit ils s’en vont”, a déclaré Sean Spicer, porte-parole de l’exécutif américain.

Au niveau des Etats, les autorités de l’Etat de Washington (nord-ouest) ont annoncé qu’elles porteraient plainte devant la justice fédérale contre le décret anti-immigration. Plusieurs procédures judiciaires ont déjà été engagées. Mais l’exécutif de Seattle sera le premier Etat du pays à prendre une telle initiative.

Samedi, un juge fédéral avait donné partiellement raison à des ONG qui contestaient ce décret de M. Trump. La plainte de l’Etat de Washington est plus large: elle vise à faire interdire dans son ensemble le décret présidentiel.

Sachs et Starbucks aux avant-postes

Le monde des affaires s’est aussi glissé dans la contestation. Goldman Sachs, l’une des plus puissantes banques d’affaires au monde, dont d’anciens dirigeants ont été nommés à des postes influents au sein de l’administration Trump, a critiqué à son tour lundi le décret, affirmant ne pas soutenir une telle politique.

La chaîne américaine de café Starbucks a pour sa part annoncé vouloir embaucher 10’000 réfugiés à travers le monde dans les cinq prochaines années, en réponse au décret anti-immigration controversé. Elle a aussi promis de continuer à investir au Mexique.

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