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Des Serbes du Kosovo détruisent un mur polémique

Deux bulldozers et plusieurs ouvriers s'attelaient, dimanche à la mi-journée, à la destruction de ce mur long d'une centaine de mètres et haut de deux mètres. KEYSTONE/EPA/VALDRIN XHEMAJ sda-ats

(Keystone-ATS) Les Serbes du nord de Kosovska Mitrovica, localité située au nord du Kosovo, ont détruit dimanche un mur érigé sur leur rive de la rivière Ibar, comme demandé par Pristina. La construction divisait jusqu’à présent la ville en deux parties.

Deux bulldozers et plusieurs ouvriers ont entamé dimanche à la mi-journée la destruction de ce mur long d’une centaine de mètres et haut de deux mètres. Un travail qu’ils ont achevé quelque trois heures plus tard.

Erigé en janvier 2017, ce mur était censé, selon le maire serbe de Mitrovica nord Goran Rakic, protéger de la circulation une zone piétonne nouvellement créée à proximité du pont sur la rivière Ibar. Ce dernier relie le nord, à majorité serbe, à la partie sud de la ville, quasi exclusivement peuplée d’Albanais.

Pristina voyait, elle, dans l’existence de cette construction une dimension politique aspirant à faire perdurer les divisions à Kosovska Mitrovica.

Approche “constructive”

Sa destruction est le résultat de pourparlers tenus entre les deux parties mercredi à Bruxelles sous l’égide de l’Union européenne (UE). C’est le premier signe de détente tangible après plusieurs semaines de vives tensions entre Belgrade et Pristina.

La cheffe de la diplomatie de l’Union européenne Federica Mogherini a salué l’approche “constructive” de Belgrade et Pristina au cours des deux dernières séries de dialogue bruxelloises. “Cela contribuera à faciliter la libre circulation et à terme à la réconciliation” entre Serbes et Albanais, a-t-elle fait valoir dans un communiqué.

“Il s’agit d’un signe extrêmement bon montrant que les deux parties peuvent atteindre un accord lorsque la volonté politique existe”, a noté de son côté Nataliya Apostolova, représentante de l’UE au Kosovo.

Tensions

Le 14 janvier, un train de propagande frappé de l’inscription “le Kosovo, c’est la Serbie” – écrite en une vingtaine de langues, dont l’albanais – était parti de Belgrade à destination de Kosovska Mitrovica. Une action qui ne pouvait laisser Pristina sans réaction. Le président kosovar Hashim Thaçi y a vu une “provocation délibérée”.

Auparavant, les Kosovars s’étaient indignés de l’arrestation en France le 4 janvier, à la demande de la Serbie, d’un homme qu’ils considèrent comme un héros. Belgrade veut le juger pour crimes de guerre.

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