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Deux stations de ski testent les prix en fonction de la météo

Par ciel gris sans précipitations, les forfaits sont vendus 28% moins cher (photo symbolique). KEYSTONE/GIAN EHRENZELLER sda-ats

(Keystone-ATS) Payer son forfait de ski moins cher si le ciel n’est pas clément: c’est possible dans les stations de Pizol (SG) et Belalp (VS). En première mondiale, elles testent des prix flexibles en fonction de la météo. Les rabais peuvent atteindre 50% en cas de temps exécrable.

Ciel nuageux et chutes de neige intermittentes: les prévisions de ce samedi correspondent à un rabais de 38%. Concrètement, les forfaits journaliers adultes sont proposés à 33,50 francs au lieu de 54 francs à Pizol et 34,72 francs au lieu de 56 francs à Belalp.

Pour en profiter, skieurs et amateurs de snowboard doivent acheter leur abonnement en ligne, dans la catégorie spéciale correspondante. Les forfaits météo sont mis en vente pour les sept prochains jours. Les rabais sont constamment actualisés selon les nouvelles prévisions.

Ce système a été mis au point dans le cadre d’une étude de la Haute école spécialisée de St-Gall (FHS), en collaboration avec SRF Meteo – le service météo de la radio-télévision alémanique – et la société de billeterie tipo ticketing. La Commission pour la technologie et l’innovation (CTI) de la Confédération soutient le projet avec 220’000 francs.

Pendant deux saisons

L’idée s’inspire de la tarification dynamique qui existe déjà dans l’hôtellerie ou l’aviation. Le but est de motiver les amateurs de glisse à venir sur les pistes même si le temps n’est pas idéal. L’expérience sera conduite durant deux saisons.

Toutefois, il se peut que des aménagements soient faits en cours de route, selon les observations tirées de l’étude, précise Dietmar Kremmel, du centre de compétence de gestion du marketing de la FHS. Les stations décideront ensuite si elles souhaitent adopter le système.

Remontées romandes pas convaincues

Reste à voir si ce modèle tarifaire va séduire. Du côté des Alpes vaudoises, on en doute. “Les gens veulent de la neige et du soleil”, estime Jean-Marc Udriot, président de la communauté d’intérêts touristique de la région, contacté par l’ats. Et de préciser qu’il existe déjà des prix différenciés en fonction du nombre de pistes ouvertes.

Même son de cloche auprès des remontées mécaniques valaisannes. Leur président Arthur Clivaz peine à croire qu’un rabais convaincra les gens de se déplacer. “On choisit d’aller skier parce qu’il fait beau”, constate-t-il.

Remise en cause des prix bienvenue

Un sondage préalable effectué par la FHS indique le contraire, explique M. Kremmel. Les interrogés ont évalué la valeur d’une journée de ski selon les conditions météo. S’ils estiment que des rabais sont justifiés en cas de mauvais temps, ils se sont également dits prêts à payer plus lors de conditions idéales.

Autre bémol pour le président des remontées mécaniques valaisannes, M. Clivaz: les clients ne peuvent pas planifier sur la base de ces rabais, comme ils le peuvent sur la base des prix de basse ou moyenne saison. “C’est une question d’opportunité.”

Cela dit, “il est intéressant qu’il y ait des recherches d’innovation pour améliorer le ‘pricing’, même si on en est encore au stade du tâtonnement”, conclut M. Clivaz. “C’est bon que les sociétés de remontées mécaniques se remettent en cause.”

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

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