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Dimanche a été une journée particulièrement sanglante au Yémen

Un graffiti photographié ce dimanche à Sanaa évoque l'intervention des drones américains. KEYSTONE/EPA/YAHYA ARHAB sda-ats

(Keystone-ATS) La journée a été particulièrement sanglante dimanche au Yémen. Au moins quatorze combattants présumés d’Al-Qaïda et un soldat américain ont été tués dans le centre du pays. Et quelque 110 personnes sont mortes lors d’affrontements dans une zone proche de la mer Rouge.

Un raid d’envergure a été lancé à l’aube à Yakla, dans le centre du Yémen. L’armée américaine a annoncé la mort d’un de ses soldats ainsi que de quatorze membres présumés d’Al-Qaïda. Toutefois, selon un responsable yéménite local, au moins 41 membres présumés d’Al-Qaïda, dont des chefs, y auraient perdu la vie, ainsi que huit femmes et huit enfants.

Dans un communiqué, Al-Qaïda dans la Péninsule arabique (Aqpa) a affirmé que près de 30 personnes ont été tuées dans ce raid. Selon Aqpa, “les soldats américains ont subi des pertes dans les combats” et “aucun membre d’Al-Qaïda n’a été tué”.

Visiblement, ce raid surprise n’a pas été facile pour les Etats-Unis qui ont enregistré un tué et au moins quatre blessés, selon leur bilan. D’après le CENTCOM (commandement américain en charge des opérations dans la région), un appareil militaire “a connu un atterrissage forcé et brutal non loin du lieu (du raid)”. Un soldat a été blessé dans cet atterrissage forcé, selon la Maison Blanche.

Selon un responsable yéménite, le raid américain a visé des repaires d’Al-Qaïda dans une école, une mosquée et un dispensaire. Le chef local d’Al-Qaïda, identifié comme étant Abou Barzane, figure parmi les personnes tuées, a-t-il précisé. Trois chefs tribaux alliés à Al-Qaïda ont également trouvé la mort.

Par ailleurs, à quelque 300 kilomètres du lieu de l’opération contre Al-Qaïda, 90 rebelles et 19 soldats ont été tués dans des combats pour le contrôle de zones côtières sur la mer Rouge, selon des sources militaires et médicales.

Guerre et chaos

Al-Qaïda est bien implanté au Yémen où il a profité ces dernières années de la guerre et du chaos qui sévissent dans ce pays pauvre de la Péninsule arabique. L’organisation terroriste a déjà été visée dans le passé par des attaques de drones ou de commandos.

Dans un décret publié samedi sur l’immigration et qui vise sept pays majoritairement musulmans, dont le Yémen, le président Trump a promis de s’attaquer aux djihadistes du groupe Etat islamique (EI) mais aussi d’Al-Qaïda.

Attaques spectaculaires

“Nous voulons être sûrs que nous ne laissons pas entrer dans notre pays les mêmes menaces que celles que nos soldats combattent à l’étranger (…) Nous n’oublierons jamais les leçons du 11-Septembre” 2001 et des attentats meurtriers commis ce jour-là par Al-Qaïda aux Etats-Unis, a déclaré M. Trump.

Outre Al-Qaïda, l’EI a revendiqué des attentats spectaculaires et meurtriers ces deux dernières années au Yémen. Les groupes jihadistes sont bien implantés surtout dans le sud.

Conflit meurtrier

Le principal conflit au Yémen oppose les forces gouvernementales, soutenues depuis mars 2015 par une coalition arabe sous commandement saoudien, à des rebelles Houthis. Ces derniers contrôlent une partie du territoire dont la capitale Sanaa (nord). Ils sont alliés à des partisans de l’ex-président.

Depuis l’intensification du conflit en mars 2015, plus de 7400 personnes ont été tuées et près de 40’000 blessées, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Un coordinateur humanitaire de l’ONU, Jamie McGoldrick, a lui avancé un bilan de 10’000 civils tués.

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