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Evo Morales accuse le Chili d’abus des droits humains

Evo Morales demande la protection du Conseil des droits de l'homme pour les Boliviens face à des abus présumés du Chili (archives). KEYSTONE/EPA/PETER FOLEY sda-ats

(Keystone-ATS) Le Chili viole les droits des Boliviens en refusant la libre circulation des marchandises liées au commerce maritime. Le président Evo Morales a demandé vendredi au Conseil des droits de l’homme à Genève de les protéger.

Le Chili viole ces droits “systématiquement” et de manière “préméditée”, a-t-il estimé. L’invasion chilienne de 1879 avait en effet abouti plus tard à un traité censé garantir la libre circulation des marchandises.

Chaque jour, quelque 1600 véhicules boliviens transitent par le Chili, dont 70% sont liés au transport de marchandises. Les ports chiliens contribuent à 80% des exportations et 50% des importations boliviennes.

Evo Morales demande un transit “sans restriction et continu” par le territoire chilien et ses ports du Pacifique pour toutes les personnes et toutes les marchandises. Aucune taxe ne doit être payée pour le stockage et les autorités boliviennes doivent avoir seulement juridiction sur les marchandises à destination de l’outre-mer.

Racisme et abus

Le président bolivien dénonce des “centaines de témoignages” de Boliviens “maltraités” et victimes régulièrement de racisme et de discriminations. Il vise directement la politique menée par le gouvernement chilien, qui selon lui viole plusieurs accords internationaux.

Parmi de nombreux reproches, il critique l’attente, en l’absence d’un nombre suffisant de fonctionnaires chiliens, de centaines de camions pendant plusieurs jours à la frontière. La température atteint -15 C° à plus de 4000 m d’altitude dans cette région et les chauffeurs n’ont pas de possibilité d’accéder à de la nourriture.

Et le président d’accuser le Chili de faire obstruction au commerce extérieur bolivien en ouvrant des cargaisons qui ne sont pas prévues pour le marché chilien. Selon lui, le ministre bolivien des affaires étrangères et plusieurs parlementaires ont pu authentifier ces abus.

Demandes du Haut Commissaire

Parmi les autres thèmes évoqués, le président bolivien a insisté sur l’accès à l’eau, qui constitue un droit fondamental. Le Haut Commissaire aux droits de l’homme Zeid Raad al-Hussein a salué dans un message vidéo la contribution d’Evo Morales à la résolution de l’Assemblée générale de l’ONU sur cette question.

D’importantes avancées ont été constatées en Bolivie ces dernières décennies en matière de lutte contre le racisme, les discriminations ou les inégalités, selon M. Zeid. Il a rendu hommage aux activistes de la société civile, aux défenseurs des droits humains ou encore aux syndicats de ce pays.

Mais il a aussi encouragé les Etats membres à “partager avec le président Morales leurs bonnes pratiques” pour améliorer le respect des droits fondamentaux. Même si les conditions dans les prisons se sont améliorées, notamment l’usage excessif de la détention préventive, il appelle à un effort sur ces éléments et sur “d’autres graves” problèmes structurels. Il a suggéré au président de rencontrer plusieurs rapporteurs spéciaux.

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