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Exemption visa UE pour la Turquie improbable d’ici au 1er juillet

Recep Tayyip Erdogan accueille Angela Merkel à l'ouverture du Sommet humanitaire mondial. KEYSTONE/EPA DPA/MICHAEL KAPPELER sda-ats

(Keystone-ATS) Une exemption de visa pour les citoyens turcs voulant se rendre en Europe est improbable d’ici la date-limite du 1er juillet, a estimé lundi la chancelière allemande Angela Merkel. Elle s’exprimait après avoir rencontré le président turc Recep Tayyip Erdogan à Ankara.

La Turquie fait de la question des visas une condition clé pour appliquer l’accord avec l’Union européenne sur les migrants. “Nous devons tout faire pour continuer de discuter, car il est prévisible que jusqu’au 1er juillet certaines choses ne seront pas mises en oeuvre, c’est-à-dire l’exemption de visa, car les conditions ne seront pas encore remplies”, a déclaré Mme Merkel.

L’accord sur les visas vacille depuis que le président turc Recep Tayyip Erdogan a exprimé son refus d’assouplir la loi antiterroriste turque, jugée non-conforme aux normes européennes. C’était l’une des 72 conditions posées par Bruxelles.

“J’ai clairement dit que le chemin vers l’exemption de visa passe par 72 points”, a souligné la chancelière allemande. “Nous avons besoin de la mise en oeuvre de ces points pour accorder l’exemption de visa”, a-t-elle insisté lors d’un point de presse en marge du Sommet humanitaire international à Istanbul.

Merkel préoccupée

L’UE redoute que la législation turque, avec une définition très large de “propagande terroriste”, ne soit utilisée pour poursuivre des opposants. Le Parlement turc a approuvé vendredi la levée de l’immunité des députés, ce qui expose des dizaines d’élus du principal parti prokurde HDP à des procédures judiciaires. Et de nombreux journalistes et universitaires ont été déjà poursuivis pour “propagande terroriste”.

La chancelière allemande Angela Merkel a exprimé lundi sa “profonde préoccupation” au président Erdogan après cette levée de l’immunité parlementaire. Elle a dit à M. Erdogan qu’une démocratie avait besoin d'”une justice indépendante, d’une presse indépendante et d’un Parlement fort”.

Les relations entre la Turquie et l’Union européenne se sont dégradées ces dernières semaines après le refus de M. Erdogan d’assouplir la loi antiterroriste turque. “Il reste beaucoup de questions sur ce sujet et nous allons devoir observer de manière très précise les évolutions sur les points qui ne sont pas réglés”, a ajouté Mme Merkel.

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