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Hôpitaux: le gouvernement neuchâtelois veut éviter une régression

Maintenir deux sites similaires avec des soins aigus plongerait l'Hôpital neuchâtelois dans un cercle vicieux d'affaiblissement, selon le Conseil d'Etat. KEYSTONE/LEO DUPERREX sda-ats

(Keystone-ATS) Un recul de 15 ans ou des progrès pour 30 ans: c’est le choix donné aux Neuchâtelois par la votation du 12 février sur l’organisation hospitalière, dit le Conseil d’Etat. Selon lui, une victoire de l’initiative pour deux hôpitaux similaires serait une régression.

“Voulons-nous restaurer les hôpitaux de notre enfance ou construire l’avenir pour nos enfants?”, demande le gouvernement cantonal. Il a tenu une conférence de presse mardi, au lendemain de celle des initiants, qui demandent de garantir dans le Haut et le Bas du canton deux hôpitaux autonomes avec des soins aigus.

Il faut agir rapidement pour limiter le risque de perdre des patients, des médecins et des certifications, explique le Conseil d’Etat. Ce dernier affirme que le contre-projet qu’il propose est complet, précis, et clarifie durablement l’avenir de l’Hôpital neuchâtelois (HNE). Cette réorganisation élaborée depuis deux ans s’inscrit dans la suite des réformes des 15 dernières années, dit-il.

Le projet du gouvernement préconise deux centres remplissant chacun des fonctions cantonales, distinctes et complémentaires (soins aigus à Neuchâtel et réadaptation à La Chaux-de-Fonds). Trois policliniques assureraient un accès de proximité aux soins les plus courants (Val-de-Travers, Montagnes neuchâteloises et Neuchâtel).

Spécialisation nécessaire

Créer des vrais centres de compétences permettra à HNE de s’inscrire dans une dynamique positive, argumente le Conseil d’Etat. C’est selon lui la meilleure solution dans le contexte actuel de spécialisation de la médecine, de pénurie de personnel médical et d’exigences accrues à l’égard des hôpitaux.

Le maintien d’une activité éclatée entraînerait au contraire un cercle vicieux. HNE devra toujours plus réduire son offre et se limiter aux soins de base. Et cela ne créerait pas des économies, puisque l’Etat doit payer pour les prises en charge hors canton.

Le groupe interpartis à l’origine de l’initiative reproche au contre-projet d’être truffé d’inconnues. Le gouvernement lui retourne le compliment: le retour à deux hôpitaux nécessiterait une nouvelle législation et de nouveaux débats sur les synergies ainsi que sur la couverture en soins des régions non urbaines.

Pas rénover du vieux

C’est HNE qui devra investir les 240 millions de francs requis par le contre-projet, rappelle le gouvernement, alors que les initiants dénoncent un gouffre financier. L’Etat garantira les emprunts mais n’investira pas lui-même, explique-t-il.

C’est un montant important, mais qui permet d’éviter d’engager plus de 100 millions pour rénover de vieilles infrastructures qui resteraient quand même inadaptées, dit le Conseil d’Etat. Selon lui, la différence sera comblée en dix ans grâce aux économies générées.

La suite de la campagne promet d’être dense. Les deux camps feront toute une série de séances d’informations à travers le canton ces prochaines semaines. Les autorités des villes de La Chaux-de-Fonds et du Locle, déjà présentes à la conférence de presse des initiants lundi, en tiendront une jeudi.

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